A couteaux tirés avec le président de Transition Andry Rajoelina, le premier ministre Omer Beriziky a été sommé de démissionner, hier. Face à ses détracteurs, il a répondu sèchement : « Je ne démissionnerai pas ! ».
La situation de Madagascar a pris une tournure préoccupante puisqu’une crise institutionnelle est venue se greffer sur une crise politique inextricable, provoquant un malaise au sommet de l’Etat.
« Le torchon brûle entre le président de Transition Andry Rajoelina et le premier ministre Omer Beriziky », écrit L’Express de Madagascar, évoquant des différends inconciliables entre les deux hommes. Pour preuve, ce mercredi 29 mai, ils ont organisé simultanément deux conseils des ministres séparés, dont l’un au Palais d’Etat d’Ambohitsirohitra et l’autre à la Primature de Mahazoarivo.
Le couple de l’exécutif a « du mal à montrer une solidarité, même de façade », observe L’Express de Madagascar, soulignant que leurs points de vue divergent concernant notamment la gestion du calendrier électoral et le débat sur le report ou non de la future élection présidentielle.
Pour Omer Beriziky, le n°1 de la Haute autorité de transition aurait dû démissionner de ses fonctions depuis le 27 mai dernier, soit à 60 jours du scrutin comme le stipule la Constitution. « Il ne devrait plus exercer un acte aussi important tel que la direction du Conseil des ministres et ses actions devraient être limitées en attendant qu’une décision relative au report de l’élection et à sa candidature soit prise », insiste-t-il.
Suite à ses déclarations, le chef du gouvernement d’union nationale a été vertement tancé par les membres du Congrès de Transition (CT), qui ont eux aussi exigé sa démission. En réponse à ses détracteurs, Omer Beriziky a fermement répliqué : « Je ne démissionnerai pas ! ».
Parallèlement, Andry Rajoelina continue de s’accrocher à son siège, au motif que le contexte politique actuel ne serait pas favorable à une vacance de pouvoir. Selon la ministre de la Justice, Christine Razanamahasoa, « la décision de cas de force majeure (validée par la Cour électorale spéciale) remet tout à plat et donne les pleins pouvoirs au président de la Transition ».
« Etant donnée que la CES a constaté le cas de force majeure, la date de l’élection est juridiquement reportée », soutient-elle.
Devant ces divergences, Omer Beriziky a convoqué les hauts responsables du pays à participer à « un conclave » politique samedi 1er juin à Tananarive. « Nous organiserons un conclave avec la participation de tout le monde pour discuter des problèmes liés aux élections (…) Il ne se terminera pas tant qu’on ne trouve pas de solutions », prévient-il. Selon lui, la Présidence de la transition a également été invitée.