Madagascar regorge de milliers de richesses. Après la découverte du saphir au sud-ouest de l’île, où une région désertique est devenue une ville immense en pleine effervescence, voilà que du côté des hautes terres, un prétendu filon d’or attire du monde venant des quatre coins de la grande île.
Il y a sept semaines, une petite famille qui s’occupait de l’élevage de bœufs a trouvé de l’or dans sa région. Aussitôt, la nouvelle est parvenue aux oreilles des autorités et de la presse, 5000 personnes ont débarqué dans la petite commune, autrefois bien tranquille.
C’est aux abords d’un site protégé, situé dans la région du Vakinakaratra, que ces milliers d’orpailleurs se sont installés. Avec leurs bêches, barres à mines, tamis, et quelques ustensiles de cuisine, ils s’organisent par groupes de 4 ou 5 personnes pour travailler chaque jour. Cet exode soudain menace cependant l’aire protégée non loin de là, dont l’un des flancs de montagne se trouve déjà parsemé de trous.
"Etre orpailleur n’est pas un métier pour les paresseux", déclare un des chercheurs d’or. Il ajoute également qu’il faut de la persévérance, de l’endurance et surtout de la rigueur. Mais il y a ceux qui creusent et ceux qui en profitent pour se faire de l’argent. On a par exemple les acheteurs qui ont placé leurs stands dans la périphérie de la mine. Ils achètent l’or trouvé par les orpailleurs, environ 2€ le décigramme, mais avouent qu’ils n’obtiennent généralement pas plus de 2 à 4 grammes par jour.
Cependant, il y a d’autres profiteurs de cette ruée qui trouvent en elle un excellent investissement, tels les gargotiers qui ont des bénéfices à 200%, ainsi que les marchands de produits de premières nécessités.
Mais ce n’est pas seulement dans les mines que l’or sert de gagne-pain. Dans plusieurs villes de Madagascar, surtout les provinces, on retrouve depuis l’année dernière des petits stands d’acheteurs d’or dans tous ses états : brut ou travaillé. Beaucoup de personnes ont recours à leur service puisque c’est un métal précieux dont la valeur ne cesse d’augmenter.
Pourtant la prolifération de ces acheteurs informels entraîne la recrudescence des vols de bijoux. Une conséquence normale puisque la vente de ces objets en or ne nécessite aucune présentation de papier d’identité. Cette ruée vers l’or constitue donc pour le moment une certaine menace pour la grande île.