La persistance et la violence de la pluie risquent de compromettre la tenue du second tour de la présidentielle et des législatives à Madagascar programmés le 20 décembre prochain.
Les autorités malgaches ont-elles tort d’organiser les élections en pleine saison des pluies, alors que le code électoral ne le recommande pas ? La réponse est ‘Oui’, selon L’Express de Madagascar, qui évoque la persistance du mauvais temps dans le pays au cours de ces derniers jours.
Si jamais une catastrophe majeure survient d’ici le 20 décembre, date à laquelle seront organisés le second tour de la présidentielle et les législatives, le cas de force majeure pourra être invoqué, ce qui donnera lieu à l’annulation ou au report des scrutins. « Le processus électoral risque de prendre l’eau », écrit le quotidien, qui se montre alarmé face à la dégradation des conditions météorologiques dans certaines régions de la Grande île.
« Au cours du début du cœur de l’été, le mois de décembre 2013, les précipitations seront de suffisantes à supérieures à la normale, sauf sur l’extrême sud-ouest de l’île, où les précipitations seront insuffisantes », indique le Service météorologiques local.
D’ailleurs, les prévisions météorologiques durant la semaine des élections ne sont guère rassurantes, alors que le pays entre dans la dernière ligne droite des préparatifs électoraux, relate L’Express de Madagascar.
A rappeler que l’article 36 du code électoral stipule que « le scrutin doit se tenir durant la saison sèche de l’année, entre le 30 avril et le 30 novembre », un calendrier établi pour éviter les désagréments éventuels, principalement dans les régions reculées et difficiles d’accès.
Sans oublier aussi que le temps pluvieux risque de mettre à mal le taux de participation, et ce, même dans les grandes agglomérations ou villes. « L’éventualité d’un sinistre causé par les intempéries risque de porter un vilain coup à l’enthousiasme des électeurs ».
Face à ce scénario catastrophe, le professeur Jean Eric Rakotoarisoa, enseignant en droit constitutionnel, se veut toutefois rassurant. « Seule une catastrophe naturelle de grande ampleur, touchant tout le territoire, paralysant le processus, car concernant la majorité des bureaux de vote, pourrait être considérée comme un cas de force majeure », a-t-il dit.
Par conséquent, il n’y a pas lieu de paniquer et le cas de force majeure est écarté, pour le moment. Selon lui, la pluie actuelle n’est pas de nature à remettre en cause la tenue des élections à Madagascar.
Selon le service météorologique d’Ampandrianomby, de fortes précipitations s’abattront quasiment sur tout le territoire malgache dans les prochains jours. En cas de cataclysme naturel, la Commission électorale nationale indépendante (Cénit) prévient qu’elle prendra les mesures nécessaires, conformément à la loi en vigueur.
« Je ne peux pas vous donner de réponse maintenant. Si jamais cette éventualité se présente, plusieurs paramètres devront être pris en compte. C’est notre assemblée générale qui en décidera », a déclaré Béatrice Atallah, présidente de la Cénit.
« Le vote pourrait être ajourné. C’est un cas qui a déjà été appliqué dans certains pays africains. Selon le scrutin, cela pourrait être une élection locale ou partielle », a-t-elle poursuivi. Pour sa part, le professeur Jean Eric Rakotoarisoa estime qu’il existe toujours un « plan B » dans de telles situations.