La somme dérobée s’élève à plus de 600 millions d’ariary, soit environ 220 000 euros. L’action s’était déroulée en plein jour et en plein cœur d’Antananarivo. Aucun braqueur n’a toutefois été interpellé. L’enquête a été confiée au Groupe d’intervention rapide (GIR) de la police nationale. Ce braquage " inédit " fait les gros titres des journaux locaux de ce jour.
L’insécurité sur la Grande île atteint des sommets. Cette fois, ce sont les autorités qui ont été visées. Mercredi 20 juillet vers 13h30, un 4x4 de marque Hyundai Galloper qui transportait les salaires et indemnités des membres du Congrès de Transition (CT) a été attaqué par cinq bandits armés qui circulaient à bord d’un autre véhicule tout terrain. Selon Midi Madagasikara, les malfaiteurs ont barré la route à leur cible avant de sévir.
Sous la menace d’une arme, les trois occupants civils qui escortaient l’argent, dont un chauffeur, un planton et un caissier, ont été jetés dehors, rapporte L’Express Madagascar. Aucun coup de feu n’a cependant été tiré. La scène a eu lieu à Tsimbazaza, près du Ministère du tourisme, à seulement 350 mètres de l’entrée du Palais de l’Assemblée nationale, l’actuel Congrès de Transition.
Une fois leur mission accomplie, les bandits ont pris la fuite avec leur butin à bord de la voiture volée. D’après la presse locale, le montant de l’argent dérobé est évalué à plus de 600 millions d’ariary (environ 220 000 euros). Une grosse somme d’argent en liquide volée dans des circonstances pour le moins floues, laisse entendre Midi Madagasikara. En effet, le journal se demande pourquoi un tel transfert de fonds n’a pas bénéficié d’une escorte policière alors que le Congrès de Transition a à sa disposition tout un Régiment de l’Armée, de la Gendarmerie et de la Police nationale.
Bon nombre d’observateurs soupçonnent aujourd’hui une complicité interne, au sein du Congrès de Transition. Autre fait troublant : les commerçants et les agents de sécurité qui se trouvaient dans les parages au moment des faits affirment n’avoir rien remarqué de suspect.
Alertés peu après l’attaque, les éléments du Groupe d’intervention rapide (GIR) de la police nationale ont été rapidement mobilisés, mais sans parvenir à mettre la main sur les braqueurs. Ils ont par contre réussi à retrouver le Hyundai Galloper deux heures plus tard du côté d’Alasora, avec à son bord… une partie du butin : il s’agit de " 21 briques d’argent, contenant chacune 10 paquets, avec des coupures de 5 000 ariary. Soit au total, 105 millions d’ariary (environ 38 800 euros) ", selon les précisions de l’Express de Madagascar.
Pour le moment, les cinq bandits restent introuvables. L’enquête suit son cours. D’après un communiqué diffusé par le ministère de la Communication, le gouvernement de transition offre des primes conséquentes à toute personne pouvant fournir des renseignements fiables et crédibles se rapportant à cette attaque.