Le nouvel ambassadeur français à Madagascar estime que le retour de l’ancien président Marc Ravalomanana avant les élections n’est « ni opportun, ni utile ».
Le nouvel ambassadeur français à Madagascar, François Goldblatt, a présenté mercredi ses lettres de créance au président de la Transition, Andry Rajoelina, après en avoir remis une copie figurée au ministre chargé des Affaires étrangères, Pierrot Rajaonarivelo. Entre ces deux rendez-vous, il a fait part de son avis quant à la situation politique actuelle de la Grande île à la presse locale.
Concernant le retour d’exil de Marc Ravalomanana, le diplomate français a déclaré : « J’estime que son retour n’est ni opportun, ni utile avant les élections ». Cette position entre « dans la logique d’apaisement tracée par la Feuille de route », a-t-il expliqué.
« Son retour se fera puisque c’est un engagement de la Feuille de route et de la Communauté internationale, mais la question est de voir à quel moment il aura lieu », a-t-il encore précisé sur Midi Madagascar.
Concernant justement le processus électoral programmé en mai et juillet prochains dans la grande île, l’ambassadeur de France n’a pas manqué de saluer la décision d’Andry Rajoelina de se retirer de la course présidentielle. Il s’agissait d’une « décision courageuse et exemplaire », a défendu le diplomate. Ce dernier est cependant contre toute tentative de modification du calendrier électoral. « La situation est déjà suffisamment complexe, ne la compliquons pas davantage. Suivons ce calendrier électoral qui a déjà bénéficié la caution de tous les observateurs, tant de l’intérieur que de l’extérieur », a-t-il fait valoir.
Par ailleurs, les réactions ne se sont pas fait attendre par rapport à la position émise par l’ambassadeur français. « Je ne sais pas si c’est la position officielle de la France ou non. Mais si c’est le cas, cela ne vas pas aider l’application de la Feuille de route », a réagi aussitôt sur Express de Madagascar, Me Hanitra Razafimanantsoa, vice-présidente du Conseil supérieur de la Transition et membre de la mouvance Ravalomanana. « Une telle position, si elle se concrétise, pourrait conduire la mouvance à boycotter les élections », a-t-elle averti.
De son côté, le chef du Bureau de liaison de la SADC et de l’Union africaine, SEM Sandile Schalk, a tenu à préciser qu’« il n’y a qu’une seule position, celle de la Communauté internationale ». Le dossier Madagascar figurera à l’ordre du jour du sommet de l’Union africaine prévu se tenir la semaine prochaine à Addis-Abeba, a-t-il indiqué en soulignant que d’« importantes résolutions relatives au financement et à l’organisation d’élections crédibles et transparentes, mais également au retour de Marc Ravalomanana seront adoptées à cet effet ».
Rappelons que le Sommet du bloc économique régional à Dar-es Salaam des 7 et 8 décembre 2012 avait « réitéré sa décision du retour sans condition de l’ancien président Marc Ravalomanana », sans avoir toutefois avancé une date précise.