La médiation internationale a pu mettre les mouvances politiques à Madagascar sur un accord, après plus d’une quinzaine d’heures de marchandage. Ainsi, Andry Rajoelina devient le président de la transition alors qu’Emmanuel Rakotovahiny de la mouvance Zafy occupe la vice-présidence. Quant au poste de la Primature, il revient à Mangalaza Eugène,qui est issu de la mouvance Ratsiraka.
La désignation d’Andry Rajoelina à la tête de la transition n’a pas été sans difficulté. En effet, l’Union Africaine, appuyée par la France aurait soutenu sa nomination alors que la SADC avec l’appui des États-Unis l’aurait refusé tout en se référant à la convention d’Alger et les Accords de Lomé qui interdisent à un putschiste de diriger un pays, une position soutenue également par la mouvance Ravalomanana.
Mais finalement, des concessions ont été faites pour dénouer le blocage et ainsi, les délégués ont approuvé la nomination d’Andry Rajoelina à la présidence du régime transitoire, comme la mouvance Rajoelina a cédé la place de Monja Roindefo.
Devant la résolution, le président de commission de l’union africaine, Jean Ping, a tenu à faire remarquer que la formalisation des accords devrait se faire dans le plus bref délai et être entérinée officiellement par les quatre chefs de file à une date ultérieurement indiquée et dans un lieu à désigner.
Concernant le « gouvernement d’union nationale », celui-ci comprendra 28 ministres et 3 vice-Premier ministres. Les mouvances Ravalomanana, Zafy et Rajoelina auront chacune un poste de vice-premier ministre et chaque mouvance aura droit à 5 ministères et les 8 ministères restants seraient attribués à la société civile. Pour les autres institutions, les postes ont été déjà partagés dans la charte du Maputo, le Conseil Supérieur de la transition pour la mouvance Rajoelina, le Congrès sera présidé par la mouvance Ravalomanana, le Comité National de Réconciliation pour la mouvance Zafy et le Conseil Économique et Social pour la société civile.
A titre d’information, ayant décroché un diplôme de 3ème cycle à l’université de Bordeaux III, le premier ministre de consensus, Mangalaza Eugène, est un enseignant à l’Université de Bordeaux III et en Suisse. Il a été aussi directeur des ressources humaines du Port de Toamasina en 1989, et devenu le recteur de l’université de cette localité du 1989 à 2002.