L’Ariary a perdu près de 10% face au dollar et près de 1% face à l’euro durant le premier trimestre de cette année. Un glissement qui risque d’empirer aux vues du contexte actuel. Les exportations et le tourisme ne pourront pas reprendre de sitôt pour rétablir l’équilibre. La Banque centrale rassure qu’elle dispose encore de réserves pour faire face aux besoins.
Les malgaches sont unanimes et ressentent un certain répit ces derniers jours. Les difficultés générées par la crise restent encore bel et bien présentes dans la Grande Ile et la dépréciation de l’ariary a inévitablement des impacts sur le prix des produits. Les premières victimes en sont les ménages frappés de plein fouet par les événements.
D’un côté, des pertes d’emploi considérables ont été enregistrées dans la plupart des régions de l’île, alors que les prix affichés sur le marché entament une ascension fulgurante. Par exemple, les prix du kilo de sucre, de la farine et de l’huile s’envolent. Dans les principaux marchés de la capitale, d’Analakely à Andravoahangy, les grossistes et détaillants ont augmenté le prix de certaines denrées alimentaires de première nécessité. Cette hausse de prix concerne surtout le sucre, la farine et l’huile en vrac. Il y a une semaine, le sucre se vendait à 1 500 Ariary le kilo. Aujourd’hui il s’échange à 1 800 Ariary. Pour la farine, le sac de 50 kg coûte 70 000 Ariary contre 59 000 il y a huit jours. Selon les professionnels du secteur, une telle situation est due à la perturbation des importations et au problème d’approvisionnement.
Tandis que d’autres parlent des problèmes de sécurisation des marchandises au niveau du transport intérieur. Pour l’instant, l’huile en vrac coûte 2 600 Ariary. Mais les professionnels prévoient déjà la généralisation de la flambée des prix, voire une inflation galopante d’ici quelques semaines si aucune disposition n’est prise par le régime en place.
Du côté des investisseurs, il y a ceux qui croient dans la relance malgré des pertes en milliards d’ariary après les événements qui ont secoué l’île depuis plusieurs semaines. D’autres en revanche sont plus sceptiques. Le site d’information en ligne topmada.com n’hésite pas à parler de défiance : « encore mal remis de la crise de 2002, les investisseurs sont dans l’incapacité de réinvestir suffisamment avec leurs seuls fonds propres pour relancer leur activité. On redoute ainsi une fuite des investisseurs et donc une fuite des capitaux qui affecterait durement le pays, et cela est d’autant plus probable que la crise économique mondiale s’amplifie ».