Hier soir vers 19h30 à Antananarivo, une bombe artisanale télécommandée a explosé au passage du cortège d’Andry Rajoelina. L’attaque n’a pas fait de dégâts ni de victimes, mais elle risque de crisper encore plus la situation politique dans le pays.
Le convoi présidentiel en route pour le domicile d’Andry Rajoelina à Ambatobe, roulait sur la voie rapide de Marais Masay, en plein centre ville, quand la bombe commandée à distance a explosé. Andry Rajoelina n’a pas été touché, sa voiture étant blindée, indique le premier ministre de la Transition Camille Vital, qui s’est déplacé sur les lieux pour constater de visu l’incident.
Selon les premiers éléments de l’enquête, le souffle de l’explosion a atteint la Mercedes du président de la transition, crevant l’un des pneus, mais son occupant a pu être ramené chez lui sain et sauf.
" L’intérieur de la berline présidentielle sentait la poudrière après la déflagration ", relate l’aide de camp d’Andry Rajoelina, le colonel Fidimalala Rafaliarison. Des témoignages recueillis auprès des riverains de Marais Masay rapportent avoir attendu la détonation sur plusieurs centaines de mètres à la ronde.
D’après l’un des gardes du corps du chef de la transition, l’explosif a été placé au niveau d’un casseur de vitesse et dissimulé sous une botte de paille. Pour l’heure, l’enquête est en cours, mais quelques têtes de la Transition voient dans cet attentat l’œuvre de l’opposition.
Alain Ramaroson, un haut responsable de la Sécurité du régime de Transition, estime que l’attaque vise à faire capoter l’accord politique signé mercredi dernier par les forces politiques évoluant autour d’Andry Rajoelina. " Ils (Ndlr : les membres des trois mouvances) ont annoncé la couleur depuis pas mal de temps. Qui voulez-vous que ça soit ? ", lance-t-il sur les ondes de RFI.
Pour sa part, le premier ministre Camille Vital évoque lui aussi la thèse de l’attentat politique, "étant donné le contexte", dit-il.
Pour l’heure, aucune réaction n’est entendue dans le camp de l’opposition, mais elle ne manque pas de dénoncer une mise en scène visant à la discréditer, voire à l’écarter du processus de sortie de crise actuellement en cours dans le pays.