Cette affaire d’emprisonnement d’une journaliste malgache, inculpée d’"incitation à la haine" envers le président de Madagascar Andry Rajoelina, a interpellé Amnesty International qui a demandé sa libération immédiate.
Arphine Rahelisoa est aujourd’hui la seule journaliste détenue à Madagascar. Emprisonnée depuis un mois, elle a été inculpée d’"incitation à la haine" envers Andry Rajoelina. Dans son allocution télévisée, dimanche 3 mai, le président malgache a promis sa libération de cette journaliste incarcérée. "Je vais prendre des mesures pour la libération des journalistes qui sont en prison en ce moment et j’encourage les journalistes à exercer cette liberté dans le respect de la loi", a déclaré le dirigeant malgache sur les propos relayés par Le Figaro.
Placée en détention depuis le 4 avril dernier, Arphine Rahelisoa est directrice de la publication du journal "Valisoa", proche du chef de l’opposition Marc Ravalomanana. Elle est reprochée d’avoir publié sur le site de son journal des accusations telles que "Covid-19, confinement, Andry Rajoelina, assassin". La journaliste encourt une peine d’un à cinq ans de prison. Face à cette affaire, Amnesty International a réclamé qu’elle soit libérée immédiatement. L’ONG internationale a également exhorté les autorités malgaches au respect du droit à la liberté d’expression, tant pour les journalistes que pour le grand public.
Dans un communiqué publié dimanche, journée internationale de la liberté de la presse, le ministère malgache de la Communication a rappelé que "l’exercice abusif de cette liberté, c’est-à-dire en ne tenant compte ni des impératifs de la situation d’exception, ni des réglementations en vigueur ne saurait aucunement être érigé en liberté de la presse". La dernière fois qu’un journaliste a été placé en détention à Madagascar remonte à 2015.
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