Les gendarmes de Madagascar ont réalisé une importante saisie de viande de tortue fumée et de tortues destinées au trafic vendredi dernier dans le Sud de Madagascar. Les hommes de la compagnie de gendarmerie d’Ambovombe Androy ont retrouvé plusieurs tonnes de viande dans différents villages. Les braconniers ont fui, laissant derrière eux des preuves de leur trafic d’animaux. Six chefs de village ont été arrêtés.
Vaste coup de filet des gendarmes de Madagascar vendredi dernier. 8200 kilos de viande de tortue fumée, 155 kilos de viande fraîche et 222 tortues encore vivantes ont été saisis dans différents villages du Sud de la Grande Ile. Le braconnage de tortues est fréquent dans cette partie de Madagascar. Des tortues, classées espèce protégée, sont tuées pour leur viande et leur carapace, revendues à prix d’or.
Après une première prise, les gendarmes ont inspecté six villages de la commune rurale de Tranavao vendredi dernier, rapporte l’Express de Madagascar dans son édition du jour. A la fin de l’opération, ils ont mis la main sur une montagne de tortues massacrées. "Des informateurs nous ont indiqués qu’un réseau de braconniers avait rassemblé plusieurs tonnes de viande de tortue", a déclaré le capitaine Janvier Parfait Tsiketa, cité par l’Express de Madagascar. Avec ces informations, les gendarmes ont mis la main sur plusieurs tonnes de viande de tortue fumée.
Les braconniers, prévenus de l’arrivée des forces de l’ordre ont déserté leurs villages, sans prendre le temps de supprimer les traces de leur important trafic. Six suspects ont été arrêtés, dont les les chefs des villages où les carcasses d’animaux ont été retrouvés. A divers endroits, les gendarmes ont retrouvé des carapaces entassées. Les tortues retrouvées vivantes ont été relâchées dans la nature. Si coutumes interdisent la consommation de la viande de tortue, les trafiquants seraient, selon l’Express de Madagascar, des immigrés non tenus de se plier à ces règles. Les gendarmes ont interrogé les suspects pendant près de deux jours pour tenter d’obtenir des informations sur le réseau de braconnage, en recrudescence dans cette partie de l’île.
Les tortues radiées, qui ont pourtant la capacité de s’adapter à leur milieu pendant des millions d’années, sont décimées par le braconnage. Souvent destinées aux exportations illégales, leur population s’est considérablement réduite. En 2005, WWF évaluait à 60000 spécimens repérés chaque année, entre 1999 et 2010, seules 8000 tortues ont pu être enregistrées par les différents acteurs de la conversation.