Andry Rajoelina, Lalao Ravalomanana et Didier Ratsiraka foncent, tête baissée, vers la présidentielle malgré l’ultimatum de la communauté internationale, qui réclame le retrait de leurs candidatures d’ici dix jours.
Droits dans leurs bottes, Andry Rajoelina, Lalao Ravalomanana et Didier Ratsiraka campent sur leur position alors que l’
ultimatum du Groupe international de contact pour Madagascar (GIC-M) expirera à la fin de ce mois.
Le trio, né d’une alliance contre nature, n’affiche aucune intention de désister, malgré la pression de la communauté internationale, qui exige le retrait de leurs candidatures aux prochaines présidentielles.
Comme un seul homme, les trois candidats contestés, se montrent déterminés à foncer droit vers les élections. Souveraineté nationale ou scrutin 100% malgache… sont entre autres les maîtres mots avancés, au grand dam des acteurs de la médiation.
Dans l’enceinte du Magro Behoririka, noire de monde, la mouvance de l’ancien président Marc Ravalomanana garde intacte sa position, samedi dernier. En clair, il n’est pas question d’abdiquer. « Le parti (TIM, ndlr) ne retirera pas la candidature de Lalao Ravalomanana », l’ex-première dame, a insisté maintes fois Mamy Rakotoarivelo, président du Congrès de Transition.
Même son de cloche du côté de l’ancien parlementaire Mahafaritsy Samuel, pour qui « la liste des candidats ne doit pas être modifiée », au risque de violer la loi en vigueur dans le pays. « La loi déjà édictée ne peut être modifiée », argumente-t-il, alors qu’un nouveau projet de loi très controversé prévoit de restructurer la Cour électorale spéciale (CES), qui a établi la liste définitive de 41 candidats au futur scrutin présidentiel.
Chez les pro-Rajoelina, des voix s’élèvent pour soutenir des élections malgacho-malgaches sans la participation des partenaires techniques et financiers internationaux. Pour eux, se soumettre à l’ultimatum du GIC-M équivaudrait à « un abandon de la souveraineté du pays dont le chef de l’Etat est le garant selon l’article 45.2 de la Constitution », peut-on lire sur une lettre adressée au Commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’Union africaine, Ramtane Lamamra.
A l’issue de son séjour à Tananarive, le médiateur mozambicain, en charge de la crise malgache, Joachim Chissano a dit espérer une réaction positive de la part des trois candidats avant l’expiration de l’ultimatum du GIC-M, le 31 juillet prochain. « Nous espérons que la situation sera réglée avant ce délai », déclare l’émissaire africain dans des propos rapportés par le journal Les Nouvelles.