Andry Rajoelina est parmi les grands absents de la conférence internationale TICAD V qui se tient actuellement au Japon. L’Union africaine se serait opposée formellement à sa présence.
« L’Union africaine ne reconnaît plus Andry Rajoelina comme président de la transition », observe la presse malgache, s’appuyant sur l’absence de ce dernier à la conférence internationale de Tokyo sur le Développement de l’Afrique (TICAD V) qui a débuté samedi à Yokohama, au Japon.
39 chefs d’Etats et de gouvernement africains ainsi que 52 délégations officielles de différents pays et des organisations internationales participent à ce rendez-vous économique.
De source diplomatique, le quotidien Midi Madagasikara affirme que le gouvernement nippon a bel et bien envoyé une invitation à l’endroit du président de la transition malgache, Andry Rajoelina, il y a quatre mois de cela. Mais à la dernière minute, l’initiative des autorités japonaises s’est heurtée au refus catégorique de l’Union africaine.
D’autre part, cette décision pourrait d’ores et déjà s’apparenter à une sanction ciblée de l’UA, qui veut contraindre Andry Rajoelina à renoncer à son ambition présidentielle comme l’avait déjà exigé récemment le Conseil de Paix et de Sécurité de cette organisation. Il ne serait d’ailleurs pas le seul dont la candidature a été fortement critiquée par les instances régionales ou internationales. Il y a aussi celle de Lalao Ravalomanana, ex-première dame du pays, ainsi que celle de Didier Ratsiraka, ancien chef d’Etat.
Madagascar qui a brillé par son absence lors de ce TICAD V va rater de nombreuses opportunités en matière de développement, rappelle encore le quotidien local, précisant que 32 milliards de dollars (24 604 024 061.40€) sont en jeu. Cette somme, le gouvernement nippon l’a promise aux pays africains pour les cinq prochaines années à titre d’aide et d’assistance aux programmes de développement.
D’autres sanctions pourraient viser Madagascar si le problème relatif à la candidature des trois personnalités n’est pas réglé dans les prochains jours.
Les pressions internes s’intensifient pour les trois candidats. A compter de ce lundi, les chefs d’institution - dont le premier ministre, le président du Conseil de réconciliation malagasy (FFM) et d’autres hauts responsables du pays - vont tenir un conclave dont le principal objectif serait de convaincre les trois personnalités à se retirer de la course présidentielle.
Dans le cas contraire, les participants à ce conclave songent déjà à une « mesure draconienne » qui consiste à « faire pression sur la Cour électorale spéciale (CES) afin de les écarter de la liste des candidats », comme l’a déjà averti le président du FFM dans une conférence de presse organisée samedi.
En tout cas, ce conclave s’annonce d’emblée comme l’ultime tentative de dénouement à cette impasse politique. 93 personnalités y prendront part. Le conclave ne prendra fin que lorsqu’un consensus ait été trouvé, annonce-t-on déjà.