L’Etat malgache a décidé de réagir face aux hausses des prix à la pompe. Pour les 6 prochains mois, c’est l’Etat qui fixera les prix des carburants.
Malgré la réticence des pétroliers locaux, la régulation des prix à la pompe sera confiée à l’Etat à Madagascar pour les six prochains mois.
A chaque début du mois, un comité technique composé des représentants du cabinet du premier ministre, du ministère des Finances et du budget, celui des hydrocarbures, l’Office malgache des hydrocarbures et le groupement des pétroliers de Madagascar présentera les prix maxima qui devront être appliqués au niveau des distributeurs.
Le ministre malgache des Hydrocarbures, Marcel Bernard, estime que cette nouvelle politique de prix est « plus fiable » que le système de subvention au coup par coup appliqué jusqu’ici. Désormais, « si le prix calculé est supérieur au prix actuel à la pompe, la différence c’est l’Etat qui va compenser dans ce qu’on appelle ’la caisse des hydrocarbures’. Et si le prix actuel est supérieur au prix calculé, c’est le pétrolier qui compense », a-t-il expliqué dans les colonnes de l’Express de Madagascar.
La loi de finance 2013 prévoit 80 milliards d’ariary (environ 27 millions d’€) pour absorber les flambées des barils sur le marché mondial, un budget jugé trop maigre par les pétroliers locaux compte tenu des pertes qu’ils ont enregistrées en 2012 : plus de 200 milliards d’ariary soit quelque 68 millions d’€. Et pour cette année, les opérateurs craignent que leurs pertes ne soient encore plus importantes étant donné le contexte mondial actuel, favorable à de nouvelles hausses du prix des barils.
Après l’adoption du projet de loi concernant cette régulation des prix, au niveau du conseil des ministres, en décembre dernier, un responsable auprès d’une compagnie pétrolière avait déjà prévenu que si l’Etat malgache « ne fait pas attention », cette décision « risque de mener directement à la faillite » les opérateurs. « Si nos pertes se creusent, nous ne pouvons plus qu’arrêter d’importer », a-t-il lancé, rappelant qu’« aucun État au monde ne peut subventionner ce secteur ».
Actuellement, le litre du sans plomb s’achète à 1,14 euros dans la Grande Ile et le gazole à 92 centimes, rappelle RFI.