A la suite du discours "offensant" prononcé par l’ambassadeur de France résident à Madagascar SEM Jean Marc Châtaigner, le Lieutenant-colonel René Lylison, l’homme fort de la Force d’Intervention Spéciale (FIS), n’a pas tardé à réagir.
L’officier à la tête de la FIS a ainsi dénoncé l’attitude du diplomate qui "s’est permis" de revendiquer la dissolution de la formation militaire qu’il dirige. "Ce n’est pas à Jean Marc Châtaigner de donner des ordres aux militaires malgaches. Ce diplomate fait trop d’ingérence dans les affaires internes de Madagascar. Peut-être aussi qu’il n’arrive pas à cerner sa mission à Madagascar", a réagi violemment ce Lieutenant-colonel de la gendarmerie nationale. René Lylison reproche notamment à Châtaigner d’avoir tenu ce discours en public sans avertir le Président de la HAT Andry Rajoelina. "Il aurait pu s’entretenir directement avec le chef d’État et de faire des propositions. Sa façon de parler, surtout en public, n’est pas convenable".
Par ailleurs, René Lylison a avancé les raisons qui selon lui ont dicté le discours de l’ambassadeur à l’encontre de la FIS. "Je sais pourquoi l’ambassadeur Jean Marc Châtaigner a fait cette déclaration publique. Il défend à tout prix les malgaches ayant la nationalité française comme Ralitera Andrianandraina, Ambroise Ravonison et Naika Eliane, qui ont été jetés en prison grâce à l’action de la FIS. Je tiens à signaler que la FIS n’a fait jusqu’à présent rien d’illégal".
Pour rappel, les éléments de la Force d’Intervention Spéciale, même en l’absence d’un cadre légal propre, ont réalisé plusieurs coups de théâtre depuis l’ascension au pouvoir d’Andry Rajoelina. Le premier d’entre eux est indéniablement la démonstration de force du fameux Commandant (à l’époque) Charles Andrianasoavina, fusil en main, lors d’un pourparler en présence de l’ambassadeur américain Niels Marquardt. Il y a eu aussi entre autres l’arrestation particulièrement musclée des leaders politiques de l’opposition au Carlton qui a été vue par des milliers de gens via Internet. Les "exploits" de la FIS ont d’ailleurs suscité l’indignation des organismes internationaux pour le respect des Droits de l’Homme dont Amnesty International.