L’Union européenne contribuera bel et bien au financement du processus électoral engagé à Madagascar pour sortir de la crise. L’annonce autour de la suspension des 13 millions d’euros n’était que pur "malentendu".
L’ambassadeur de l’Union européenne à Madagascar Leonidas Tezapsidis a formellement démenti les déclarations de Béatrice Atallah, présidente de la Commission électorale nationale de la transition (Cénit). En début de semaine, elle a annoncé la
suspension des 13 millions d’euros alloués au programme d’appui au cycle électoral à Madagascar (PACEM). Ce qui ne serait nullement pas le cas.
"Il n’y a pas d’interruption de l’appui de l’Union européenne au processus électoral... Tous les appuis dans l’organisation des élections, que ce soit par le biais du Projet d’appui au cycle électoral à Madagascar ou encore par le biais des organisations non gouvernementales continuent... Il y a eu un malentendu", rectifie le responsable européen dans les colonnes du quotidien L’Express de Madagascar.
Avant d’entamer une campagne de lobbying aux Etats-Unis et en Europe, Béatrice Atallah a indiqué aux médias malgaches la semaine dernière que l’Union européenne a suspendu son financement du processus de sortie de crise engagé sur la grande île, suite à la demande de l’Union africaine (UA) qui
exigeait le retrait des candidatures d’Andry Rajoelina, Lalao Ravalomanana et Didier Ratsiraka. Si elle était validée, cette suspension aurait failli compromettre l’impression du bulletin unique, et plus largement la mise en œuvre du calendrier électoral.
Dans un communiqué diffusé à la presse, les services de communication de l’ambassade américaine à Tananarive ont rapporté que la présidente de la Cénit a été reçue au Département d’Etat mardi 21 mai, conformément à sa demande. Une occasion pour elle de s’entretenir avec "des représentants du gouvernement des États-Unis au Département d’État. Cette visite a été une opportunité pour Madame Atallah de partager ses points de vue sur les efforts concernant l’organisation des élections à Madagascar. Les représentants américains qui ont rencontré Mme Atallah ont souligné qu’au-delà des préparations techniques, les autorités de fait doivent améliorer le respect des droits fondamentaux de leurs citoyens. Les États-Unis suivront de près l’application de ces questions et les décisions qui ont été prises à travers la médiation de la crise par la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ".
Avant son retour à Madagascar, Béatrice Atallah doit également se rendre à Paris pour rencontrer les autorités françaises ainsi que le secrétaire général de l’OIF (Organisation internationale de la francophonie) Abdou Diouf.