Les réactions s’enchaînent après la victoire de Hery Rajaonarimampianina, proclamé vainqueur de l’élection présidentielle à Madagascar. Son rival Jean Louis Robinson n’est pas près de s’avouer vaincu.
Le malheureux candidat Jean Louis Robinson, crédité de 46,51% des voix, affiche sa détermination à revendiquer la victoire alors que son rival
Hery Rajaonarimampianina a été proclamé officiellement gagnant de l’élection présidentielle ce vendredi 17 janvier avec 53,49% des suffrages exprimés.
A l’heure où les réactions s’enchaînent dans le pays après la proclamation des résultats définitifs du second tour par la Cour électorale spéciale (CES), le poulain de Marc Ravalomanana, lui, n’a fait aucune déclaration à la presse, préférant livrer la primeur de sa réaction sur le réseau social.
« J’ai respecté toutes les règles, les textes en vigueur, toutes les instances, la Feuille de route, et mon adversaire. Aujourd’hui, la Cour Electorale Spéciale vient de piétiner la démocratie. Mais je ne baisserai pas les bras pour autant », écrit sur sa page Facebook Jean Louis Robinson, qui ne semble pas prêt à reconnaître sa défaite.
Pourtant, les deux protagonistes de la présidentielle malgache se sont rencontrés discrètement à l’hôtel Panorama, à Tananarive, ce jeudi 16 janvier, à la veille du jour fatidique de proclamation des résultats. Le journal local Midi Madagascar parle d’une « rencontre secrète » demandée par Hery Rajaonarimampianina et axée sur l’instauration d’un climat d’apaisement dans le pays.
« (…) le sujet sur lequel ils ont discuté tournait uniquement autour de cet apaisement », relaie de son côté L’Express de Madagascar, citant une source proche de l’entourage du tout nouveau président malgache.
« Ce dernier aurait en effet essayé de convaincre Jean Louis Robinson d’accepter le verdict de la CES » mais apparemment « (…) il n’a pas réussi à lui faire changer d’avis », rapporte Midi Madagascar, faisant allusion à une menace de grève qui se profile dans la capitale malgache durant ces derniers jours.
Appelé à réagir suite à son arrivée au sommet de l’Etat, Hery Rajaonarimampianina a lancé un appel pour une reconstruction du pays, profondément fragilisé par cinq années d’impasse politique. « J’appelle à l’entraide et à la solidarité de tous pour reconstruire le pays », déclare le nouveau président de la République malgache. Interrogé pour savoir ses priorités, le successeur d’Andry Rajoelina ne cache pas son intention de « travailler à l’amélioration des conditions sociales de la population, restaurer l’Etat de droit, et bien sûr la relance économique ».
L’aboutissement du processus électoral malgache a été largement salué par les représentants des chancelleries étrangères accréditées à Tananarive. « Ce verdict consacre l’aboutissement du processus de restauration de la démocratie que le peuple malgache attendait depuis si longtemps », affirme l’ambassadeur de France à Madagascar, François Goldblatt.
« Je ne peux que saluer cette nouvelle et très importante étape (...) C’est une étape dans une transition qui n’est pas finie », indique de son côté l’ambassadeur de l’Union européenne, Leonidas Tzapisdis. Selon lui, il faut attendre la fin de la transition et la formation d’un nouveau gouvernement pour discuter de la reprise des aides en faveur de Madagascar, gelées depuis le début de la crise en 2009.