C’est officiel. Hery Rajaonarimampianina a été élu président de Madagascar avec 53,49% des voix contre 46,51% pour son principal rival Jean Louis Robinson, a annoncé la Cour électorale spéciale (CES) ce vendredi.
Vendredi 17 janvier 2014,
Madagascar écrit une nouvelle page de son histoire avec l’élection de son Premier Président de la IVe République en la personne de Rajaonarimampianina Rakotoarimanana Hery Martial, élu à une large majorité par 53,49% des Malgaches contre 46,51% pour son principal adversaire Robinson Jean Louis Richard.
Comme prévu, la Cour électorale spéciale (CES) a procédé à la proclamation officielle des résultats définitifs du second tour de la présidentielle, qui donnent la victoire au candidat d’Andry Rajoelina, aux dépens de celui de Marc Ravalomanana. Une longue crise politique menée sourdement par les deux rivaux politiques pendant près de cinq ans trouve ainsi, selon toute vraisemblance, son dénouement final.
Concrètement, le candidat du pouvoir Hery Rajaonarimampianina a rassemblé quelque 2 060 124 voix sur les 3 851 460 suffrages exprimés à l’échelle du pays, contre 1 791 336 pour son opposant Jean Louis Robinson. Tandis que les votes nuls et blancs s’élèvent à 191 786. Sur l’ensemble du territoire malgache, le taux de participation a atteint officiellement 50,72%.
Après avoir été saisie par les parties prenantes du scrutin ainsi que de simples citoyens pour diverses irrégularités, la Cour électorale spéciale (CES) a rendu sa décision en marge de la cérémonie de la proclamation des résultats officiels du scrutin présidentiel.
Sans grande surprise, elle a rejeté ou jugé irrecevables les requêtes croisées des deux candidats demandant la disqualification de l’un et l’autre, ou encore le recours en annulation des résultats interjeté par les deux finalistes de la bataille présidentielle. De même, le
recomptage des voix et la
confrontation des procès-verbaux exigés par le malheureux candidat n°33 ont été refusés par la CES.
Le camp de l’actuel président de transition, non élu démocratiquement, est ainsi sorti vainqueur des urnes et garde les commandes de l’Etat pour un mandat de cinq ans. Un quinquennat qui aura de lourds défis à relever sur tous les plans.
Après avoir souffert d’un isolement diplomatique consécutif au coup d’Etat de 2009, un douloureux événement à l’origine d’une conjoncture socio-économique chaotique, la Grande île s’achemine aujourd’hui vers une normalité constitutionnelle et institutionnelle, la condition sine qua none, seule et unique, lui permettant de réhabiliter son statut sur la scène internationale.
Se disant être un candidat du changement lors de la campagne électorale, le nouvel homme fort de Madagascar Hery Rajaonarimampianina aura du pain sur la planche pour redresser son pays, l’un des plus pauvres du monde, où 92% de la population vit actuellement en dessous du seuil de pauvreté, selon la Banque Mondiale.
Figurant parmi les premières personnalités à avoir réagi après l’élection du nouveau président malgache, l’ambassadeur de France à Madagascar, SEM François Goldblatt, a déclaré : "Ce verdict consacre l’aboutissement du processus de restauration de la démocratie que le peuple malgache attendait depuis si longtemps".