Une douzaine de requêtes ont été déposées à la Cour électorale spéciale (CES) à Ambohidahy après le premier tour de l’élection présidentielle à Madagascar.
Le dépôt des requêtes consécutives au premier tour de la présidentielle malgache a été clôturé ce lundi 4 novembre à 16 heures, heure de Madagascar. La Cour électorale spéciale (CES), sise à Ambohidahy, Tananarive, est chargée de réceptionner les dossiers et d’examiner les différentes réclamations émanant des particuliers et des acteurs politiques locaux avant de proclamer les résultats officiels d’ici le 23 novembre prochain.
Une douzaine de requêtes ont ainsi été déposées, notamment pour exiger la disqualification de certains candidats ou pour revendiquer l’annulation pure et simple du scrutin. Au total « 6 candidats demandent l’annulation du premier tour du 25 octobre ». Il s’agit principalement des malheureux perdants comme Monja Roindefo, Lahiniriko Jean, Vohinahitsy Jean-Eugène, Noelson William, Alain Tehindrazanarivelo ainsi que Pierrot Rajaonarivelo, détaillent les quotidiens locaux L’Express de Madagascar et Midi Madagascar.
Ont été montrés du doigt notamment des dysfonctionnements concernant l’élaboration des listes électorales et la distribution des cartes d’électeurs. Monja Roindefo a pour sa part dénoncé une « élection mal organisée, entachée de fraudes et irrégularités » et propose la tenue d’un nouveau premier tour le 20 décembre, date à laquelle se tiendra le second tour de la présidentielle, couplée avec les élections législatives.
« Deux millions d’électeurs ont été omis de la liste (électorale) » et dans 5 régions sur les 22 existantes, « 35% des citoyens en âge de voter ne figuraient pas dans les listes électorales », ont dénoncé tour à tour les requérants.
Pour sa part, Les Nouvelles révèle qu’une des requêtes vise à disqualifier le candidat Hery Rajaonarimampianina, l’un des principaux favoris du premier tour de l’élection présidentielle malgache. Ses détracteurs lui ont reproché d’avoir utilisé des biens publics aux fins de la propagande. Le candidat n°3, soutenu par le régime de transition en place, aurait fait usage « du matériel appartenant à la station audiovisuelle nationale de Toamasina » afin de permettre la diffusion sur trois chaînes de télévision de la capitale sa campagne télévisée, comme le relate Les Nouvelles. Les auteurs de la requête pointent également la diffusion de spot de campagne en dehors de la période autorisée ainsi que l’achat de vote, soit des violations manifestes du code électoral.
La Cour électorale spéciale (CES) a jusqu’au 23 novembre pour statuer sur ces innombrables requêtes et procéder à la proclamation de résultats officiels après l’examen des contentieux. En attendant, la Commission électorale nationale indépendante pour la Transition (Cénit) devrait publier les résultats provisoires vendredi prochain.
« Comme nous l’avons tous entendu, la présidente de la Cénit a déjà ’annoncé qu’elle pourra maintenir la date du 8 novembre pour la proclamation des résultats. Nous pouvons donc penser que la proclamation des résultats se fera une quinzaine de jours après cette date », affirme le président de la CES, François Rakotozafy. Et il ajoute : « Comme la Commission électorale nationale indépendante, nous allons jouer la transparence totale sur les décisions que nous allons prendre concernant ces requêtes. Elles seront affichées sur le site web de la Haute cour constitutionnelle (HCC) ».