La Grande île a payé un lourd tribut après le passage du cyclone Giovanna. Le bilan provisoire diffusé par les médias locaux fait état d’au moins cinq morts, dont deux dans la capitale et trois autres sur la côte Est. On recensait également des centaines de sinistrés, plusieurs blessés mais aussi des dégâts matériels considérables.
Le cyclone Giovanna a frappé très durement trois villes de la côte Est notamment Brickaville, Vatomandry et Mahanoro. Cependant, la ville de Tamatave est sortie moins affectée qu’on le redoutait, avec 40% de poteaux électriques à terre et des dizaines de cases décoiffées.
Les villes les plus touchées sont entre autres Moramanga, détruite à 70%, et Vatomandry où seulement deux
maisons sur dix ont résisté aux rafales de vents et pluies abondantes. Cette ville côtière de l’Est de Madagascar a été dévastée à 80%, selon le bilan fourni par le BNGRC (Bureau national de gestion des risques et catastrophes). D’après les secours, un homme est décédé, enseveli sous une maison effondrée à Vatomandry. A Brickaville, deux autres personnes sont mortes à la suite de l’effondrement d’une maison. Dans cette région, au moins 367 personnes sont sinistrées et les infrastructures sont ravagées à 90%, selon l’Express de Mada.
La capitale Antananarivo a également été fortement secouée par le système dépressionnaire Giovanna. Les médias locaux ont annoncé deux décès et de nombreux dégâts matériels. Un enfant âgé d’un an et demi a été découvert mort noyé et un homme a péri dans l’effondrement de sa maison. De son côté, l’hôpital HJRA a affirmé avoir recensé environ 17 blessés, tandis que la commune urbaine a fait état de 153 sans-abris.
Dans la banlieue, on dénombrait 186 sinistrés aux environs d’Ankadikely Ilafy. Ces personnes sont provisoirement logées dans les écoles et les églises. A Sabotsy-Namehana, la rivière Imamba est sortie de son lit, inondant une grande partie de cette localité. Deux digues ont également cédé suite à la montée des eaux, emportant au moins trois véhicules, dont un camion, un taxi-be ainsi qu’un 4x4 appartenant à un ressortissant étranger. Ce dernier qui a insisté pour traverser la chaussée submergée a été sauvé in extremis.
Le canal d’Andriantany, les rivières d’Ikopa et Sisaony sont également en crue mais le niveau d’alerte n’a pas encore été atteint.
Ce mercredi matin, les arbres arrachés qui ont jonché les rues d’Antananarivo sont peu à peu dégagés par les pompiers, les éléments du génie militaire, et ceux du corps de la protection civile. Pour l’heure, plusieurs quartiers de la ville sont toujours privés d’eau et d’électricité.
Dans toute la grande île, le cyclone Giovanna a fait au moins cinq morts et plus de 600 sinistrés, selon le dernier bilan relayé par la presse locale, un bilan qui pourrait s’alourdir dans les prochains jours. Routes coupées, écoles et autres bâtiments publics endommagés, les dégâts matériels sont également énormes, dont la facture n’a pu être établie dans l’immédiat.
Dans la côte Est, la zone la plus touchée, les équipes de la Croix-Rouge et du BNGRC sont à pied d’œuvre pour porter secours aux sinistrés répertoriés dans quelque 513 communes, situées pour la plupart dans la province de Tamatave. Deux hélicoptères du projet minier d’Ambatovy ont été mis à la disposition des sauveteurs pour accélérer l’acheminement des aides d’urgences.
Giovanna, qui s’est dégradée en tempête modérée est sortie en mer entre Belo sur Tsiribihina et Morondava mardi après-midi vers 15h, heure locale. Si les avis d’alerte sont levés un peu partout à Madagascar, le cyclone pourrait se renforcer en mer et faire demi-tour dans les prochains jours.
Pour rappel, ce 7è système de la saison cyclonique a atterri à Andevoranto, à Brickaville, mardi vers une heure du matin, engendrant des vents moyens d’une vitesse de 75km/h et des rafales de vents de 100km/h dans les régions situées près de son centre. Entre 3 et 4 cyclones devraient encore traverser la Grande île d’ici la fin de cette saison cyclonique, selon les prévisionnistes.
