La vice-primature malgache en charge de l’Economie et de l’Industrie a publié les chiffres sur les réalités économiques du pays pour montrer les conséquences de la crise qui a déjà débuté en 2009.
Les indicateurs économiques de Madagascar, déchirée par une crise depuis 2009, laissent présager un avenir encore plus sombre pour les 22 millions d’habitants si aucune mesure n’est prise dans l’immédiat pour freiner l’hémorragie. Consciente de cet enjeu, la vice-primature en charge de l’Economie et de l’Industrie a mis en place une stratégie de relance, avec le concours du secteur privé et du programme des Nations Unies pour le développement.
Mais même si les volontés sont bien réelles, le vice-premier ministre Botozaza Pierrot doit se résoudre au fait « qu’il n’y aura pas de relance économique possible dans ce contexte de crise ». « Je sollicite tous les politiciens à rechercher tous les moyens pour mettre fin à cette crise, du moins pour éviter cette hémorragie de l’économie », a-t-il lancé hier en marge de l’ouverture d’une manifestation économique où sont exposées en chiffres les dures réalités du pays.
A titre d’exemple, l’Etat enregistre un manque à gagner de 6 millions USD par jour actuellement et 50% des entreprises franches devaient disparaitre du paysage économique malgache depuis le début de la crise en 2009. Cette situation a obligé la population active à s’orienter vers l’informel, un secteur qui représente à lui seul
93% des activités économiques du pays.
Autre indicateur alarmant, « le nombre des communes enclavées a augmenté de 20% », comme le relaye ainsi le quotidien Midi Madagascar. Bon nombre d’observateurs s’interrogent alors sur la tenue du probable 2è tour des élections présidentielles programmé en pleine saison des pluies. Par le passé, des fraudes électorales étaient toujours imputées à de tel calendrier. Si ce 2è tour devait ainsi se tenir, beaucoup redoutent de la fiabilité des résultats.
Cet enclavement s’accompagne entre autres d’un échec de la politique de décentralisation pour la Grande île, si l’on s’appuie toujours sur les chiffres exposés dans les locaux de cette vice-primature. Il est en effet indiqué que c’est le gouvernement central qui fait usage des 95% des fonds publics, laissant les services décentralisés livrés à eux-mêmes.
Dans son allocution, le vice-premier ministre Botozaza Pierrot, initiateur de cette manifestation économique, a rappelé que « cette crise politique est la source de nombreux problèmes » pour Madagascar. Parmi eux, « une croissance réelle négative depuis 2009, un indice de développement humain faible, un Revenu national Brut par habitant faible, un Etat défaillant et une crise de confiance, de ce fait, des investisseurs étrangers… » Autant de malheurs pour lesquels la Grande île doit impérativement trouver des remèdes fiables, a-t-il insisté.