L’Union européenne dément s’être immiscée dans le conflit malgache, assurant que son rôle se limite dans l’accompagnement des efforts de médiation, d’une part, et dans l’appui aux populations, de l’autre.
Alors qu’une tentative de médiation dite de dernière chance se déroule actuellement à Madagascar sous l’égide du Groupe international de contact, l’ambassadeur de l’Union européenne, Leonidas Tezapsidis, a démenti toute ingérence dans la crise politique, et a mis au clair le rôle des partenaires internationaux impliqués dans le processus de négociations.
« Nous sommes là pour aider. Il y a des clauses qui prévoient un certain rôle de la Sadc (bloc économique régional en charge de la médiation, ndlr) et de la société dans la feuille de route. Comme des sanctions s’il y a des violations graves dans la mise en œuvre de ce document », déclare SEM Leonidas Tezapsidis, en marge d’un déplacement à Fort-Dauphin (sud).
Alors que des voix s’élèvent dans le pays pour accuser la communauté internationale de s’immiscer dans les affaires politiques actuelles, le diplomate européen affirme : « C’est bien la souveraineté nationale, c’est bien le dialogue national. C’est essentiel, mais le monde est interdépendant. Mais il y a une réalité : avec une bonne gouvernance économique et politique sans avoir des institutions solides, démocratiques et redevables, on ne peut pas avancer ».
Concernant le retrait ou pas de certaines candidatures à la prochaine élection présidentielle, l’ambassadeur de l’UE souligne que « L’Union européenne n’a pas de problème particulier avec des candidats ou des personnalités spécifiques ». « Là où nous avons un grand problème c’est que les règles du jeu (les lois malgaches, ndlr) ne sont pas respectées », précise-t-il, en faisant référence à la candidature hors délai de Andry Rajoelina et au non respect de la durée de séjour sur le territoire malgache, pour lequel sont pointés du doigt certains candidats comme Lalao Ravalomanana ou Didier Ratsiraka.
Et il ajoute dans des propos rapportés par L’Express de Madagascar : « S’ils sont violés (la constitution et le code électoral, ndlr) par des gens ou des personnalités qui veulent devenir des garants de l’ordre constitutionnel de l’Etat, ce n’est pas sérieux ». « C’est là qu’il y a problème avec la communauté internationale. Ce n’est pas une interférence », martèle Leonidas Tezapsidis, expliquant que la mission de l’Union européenne se limite dans l’accompagnement des efforts de sortie de crise, d’une part, et dans l’appui aux populations, de l’autre.