La réunion des groupements politiques malgaches à Gaborone hier mardi s’est soldée par un échec. Les positions des parties adverses sont restées inconciliables. Conséquence : aucune décision n’a été prise, et la Sadc n’est pas parvenue à faire signer sa feuille de route de sortie de crise. Un sommet extraordinaire pour trancher sur la situation de Madagascar est toutefois prévu ce samedi 11 juin à Johannesburg, en Afrique du Sud.
Une fois encore, les positions du régime transitoire, de même que celles de l’opposition, n’ont pas bougé d’un infime iota. L’éligibilité et le retour de l’ancien président Marc Ravalomanana étaient au centre des désaccords.
L’actuel président de la transition, Andry Rajoelina, persiste et signe pour garder intacte la feuille de route de la Sadc dans sa forme actuelle. Le texte prévoit son maintien au pouvoir jusqu’à l’organisation de nouvelles élections, et l’autorise à se porter candidat à la présidentielle. De plus, ce document empêche son rival Marc Ravalomanana de retourner à Madagascar jusqu’au rétablissement d’un climat politique stable et viable.
D’une seule voix, les clans Zafy, Ratsiraka et Ravalomanana refusent d’apposer leur signature sur une telle feuille de route qu’ils qualifient de " partisane ".
Faute de consensus, le communiqué final de la Sadc appelle les parties prenantes de la crise à faire un pas pour permettre le retour " à la normalité constitutionnelle" à travers l’organisation " des élections libres, justes et transparentes". Interrogé pour savoir si les participants à la réunion de Gaborone étaient proches d’un accord, le président zambien Rupiah Banda qui dirigeait les discussions a répondu sur un ton désespéré "Non, non !"
Un autre sommet extraordinaire de la Sadc est cependant programmé pour ce samedi 11 juin à Johannesburg, en Afrique du Sud. Cette fois, aucun représentant malgache, ni du régime transitoire ni de l’opposition, ne sera convié.
"Le président de la Sadc va présenter un rapport sur les parties prenantes de la scène politique malgache au sommet" de samedi, a indiqué à la presse le président namibien Hifikepunye Pohamba, qui a lu le communiqué final de la réunion de Gaborone. "Maintenant, nous sommes en mesure de faire des recommandations pour le sommet" extraordinaire du 11 juin, précise le secrétaire exécutif de la Sadc, Tomaz Salomao.