Le domicile du président de la Cour électorale spéciale (CES) à Tananarive a été la cible d’un attentat à la grenade hier. L’explosion a endommagé les murs de la maison, mais sans faire de victime.
Alors que la campagne présidentielle bat son plein, un nouvel attentat a secoué ce jeudi 26 septembre la ville de Tananarive. En effet, une grenade offensive a explosé tôt le matin vers 3 heures, heure locale, au cœur de la cité des 67 Ha-nord, plus précisément devant le domicile de François Rakotozafy, l’actuel président de la CES (Cour électorale spéciale).
L’engin explosif lancé par des inconnus a semé la terreur, explosant à l’entrée de la maison du magistrat, à seulement cinq mètres de son portail, rapporte le quotidien local L’Express de Madagascar. Les déflagrations, entendues dans un rayon de plusieurs mètres, ont laissé des traces sur le sol de la cour et sur les murs de la maison, sans toutefois faire de victime ni blessé. Des éclats dus à l’explosion ont par ailleurs endommagé un mur d’une maison voisine.
« Que personne ne sorte » de sa maison, ont mis en garde les gendarmes, intervenus sur les lieux peu après l’attentat. Ils ont procédé à la première constatation mais sans réussir à mettre la main sur les lanceurs de grenade.
Si les bombes artisanales ont fait l’actualité de la Grande île ces derniers jours, cette fois, c’est une grenade létale de marque soviétique qui a été utilisée. « Une fourchette et une goupille ont été ramassées sur place. Nous avons affaire à une grenade offensive de fabrication soviétique, selon les conclusions de la police scientifique et technique », a déclaré dans les colonnes de L’Express de Madagascar un responsable de la police criminelle.
Le quotidien malgache rapporte que cet incident s’apparenterait à un « attentat électoral », ciblant la personne du président de la CES, puisqu’« aucune autre personnalité importante n’habite dans le coin. Aussi la thèse d’un attentat visant à perturber la tenue des élections à travers une manœuvre d’intimidation contre le président de la CES, semble-t-elle tenir la route », a poursuivi le responsable de la police, relayant les premiers éléments de l’enquête.
De son côté, le commissaire centrale de la police, Germain Ratsirombahina affiche la prudence et n’écarte aucune piste après cette attaque que les médias locaux considèrent comme un acte terroriste. « La grenade a été jetée à proximité du domicile du président de la CES. Il est de ce fait trop pour avancer qu’il soit la cible. Seule l’enquête permettra de le déterminer », a-t-il affirmé.
Citant l’un des gardes du corps du patron de la CES, L’Express de Madagascar évoque de son côté l’œuvre des ‘agitateurs’ ou des ‘fauteurs de trouble’ en pleine bataille électorale, entamée le 24 septembre dernier.
« Les auteurs de cet acte de déstabilisation ont de visu lancé leur engin dans la précipitation. C’est pourquoi il a atterri en dehors de la propriété », a raconté le garde du corps, qui était présent au domicile de François Rakotozafy au moment des faits. Et lui d’ajouter : « En un éclair, nous nous sommes précipités à l’extérieur pour passer au peigne fin les environs, mais les perturbateurs se sont déjà évaporés à travers les ruelles ».
Les investigations sont en cours pour faire la lumière sur cet incident, survenu quasiment un mois avant l’élection présidentielle prévue le 25 octobre prochain.