"Appelez la présidence si l’on vous oblige à prendre part au trafic !", a lancé à la foule hier le président malgache Andry Rajoelina lors d’un déplacement officiel à Brickaville. La vente et l’export de bois de rose sont formellement interdits sur la Grande-Ile. Pourtant, régulièrement, des saisies de chargements illégaux prouvent que le trafic est intense.
Le président de la HAT (Haute Autorité de Transition) de Madagascar a décidé de durcir le ton concernant le trafic de bois de rose qui sévit dans l’île. Le message de son discours tenu hier à Brackaville était clair : aucune tolérance ne sera plus accordée aux personnes arrêtées dans le cadre du trafic de bois de rose. Le décret d’avril 2010, sanctionnant la coupe et l’exportation de bois de rose, sera appliqué à la lettre.
Martelant sa volonté de mettre fin aux pratiques illicites de commerce de bois précieux, Andry Rajoelina a notamment rappelé leurs obligations aux hauts responsables. "La consigne est donnée à tous les responsables. Vous devez prendre des mesures. A mon niveau, je suis déterminé à agir convenablement », a t-il déclaré devant le premier ministre et le gouvernement. Il s’est dit également surpris de voir des conteneurs de bois de rose en provenance de la Grande-Ile interceptés à Maurice (cf : Six conteneurs de bois de rose saisis à Maurice), ce qui fait planer le doute sur d’éventuelles complicités sur le territoire malgache.
S’adressant aux agents de l’Etat, le président de la HAT les a exhorté à ne plus accepter aucune pression de la part des trafiquants. Il est même allé plus loin en les conseillant "d’appeler la présidence" dès qu’ils subiraient chantage ou de l’intimidation de la part des initiateurs du trafic.
Dans les mesures concrètement mises en oeuvre par la présidence pour lutter contre le trafic de bois de rose : le survol par des hélicoptères des parcs de Masoala et Vohémar pour repérer la coupe illégale. « Les bois de rose saisis seront mis en vente et leur coût servira à financer la construction d’infrastructures routières et sociales et à assurer l’approvisionnement de la population », a t-il ajouté. Andry Rajoelina a clairement voulu montrer qu’il partait en guerre contre ce trafic sur l’île.