Sa candidature à la présidentielle étant maintenue, Andry Rajoelina doit incessamment démissionner de son poste de président de transition de Madagascar. On attendait sa démission depuis le 27 mai dernier.
Ce mercredi 5 juin, la Cour électorale spéciale (CES) s’est prononcée pour le maintien de la candidature de Lalao Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Andry Rajoelina à la prochaine élection présidentielle de Madagascar. De ce fait, l’actuel président de la haute autorité de transition (HAT) doit déposer sa démission d’une minute à l’autre, comme l’exigent les textes en vigueur.
Selon la Constitution malgache, la démission de toutes autorités politiques, candidates à la présidentielle, devait intervenir depuis le 27 mai dernier, soit 60 jours avant le premier tour du 24 juillet. Une quinzaine de candidats ont d’ores et déjà démissionné de leurs fonctions respectives, contrairement à Andry Rajoelina, qui continue de camper sur sa position.
Suite à un conclave convoqué par les responsables politiques locaux, le retrait des candidatures du trio Lalao Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Andry Rajoelina, avait été requis. Une requête jugée « irrecevable » par la Cour électorale spéciale (CES), qui n’a disqualifié aucun des trois candidats.
Dans une lettre adressée à la CES le lundi 27 mai, Andry Rajoelina a expliqué qu’il refusait de quitter son poste, dans le souci de « garantir le maintien de la paix sociale sur toute l’étendue du territoire » de Madagascar.
A l’issue du Conseil des ministres qui s’est déroulé ce mercredi 5 juin à Tananarive, le président de transition n’a pas souhaité s’exprimer sur son éventuelle démission. Un communiqué diffusé par la présidence indique que « tous les membres de l’Exécutif sont tenus de prendre de concert toutes les dispositions légales, utiles et nécessaires, pour éviter à ce que la nation sombre dans la catastrophe ».
Peu avant l’annonce de la décision de la CES, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union Africaine a insisté ce mercredi 5 juin sur le retrait des candidats contestés Andry Rajoelina, Lalao Ravalomanana et Didier Ratsiraka de la course à la présidentielle. « Comme la Guinée, Madagascar ne peut pas être représenté ici, car il est encore suspendu de l’Union Africaine », devait affirmer Ramtane Lamamra, le Commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’Union Africaine, lors de la Conférence Internationale sur le Développement de l’Afrique à Tokyo (TCAD V).
En déplacement sur la Grande île, Leonardo Simao, médiateur de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), a estimé que la « CES viole elle-même la Constitution » du pays suite aux irrégularités constatées dans la liste définitive des 41 candidats publiée le 3 mai dernier. Une liste controversée dans laquelle figurait le nom d’Andry Rajoelina, candidat inattendu ayant déposé son dossier de candidature « hors délai ».