Le cauchemar continue à la faculté de Médecine d’Antananarivo. Après le cambriolage au mois de novembre entraînant la perte des feuilles d’examen, le bureau du doyen a été incendié ce lundi.
La faculté de médecine d’Antananarivo est "malade" mais les futurs médecins n’ont pas encore pu diagnostiquer la source de la maladie qui cause du tort aussi bien aux étudiants qu’aux enseignants. "L’incendie aurait débuté vers 1h00 du matin dans le bureau du doyen. Les soldats du feu se sont dépêchés sur le lieu quelques minutes après notre appel. C’est ainsi que le feu n’a pas dévoré toute la faculté", a expliqué Rémi Rakotondramanana, chef de sécurité de l’université d’Antananarivo au journal L’Express de Madagascar dans ses colonnes de ce mardi.
L’affaire est entre les mains de la brigade criminelle de la police qui tente de mettre de la lumière sur ce drame dont la cause n’est pas encore connue. Pour les responsables de la faculté de Médecine et de l’université d’Antananarivo, qui ont sorti un communiqué ce lundi, il s’agit sans doute d’un acte criminel. "Nous, les enseignants de la faculté de Médecine et les personnels administratifs de l’université d’Antananarivo, dénonçons l’acte de vandalisme survenu ce lundi vers une heure du matin (hier). Cet acte ressemblait à celui perpétré par des inconnus le 2 novembre. C’est un acte terroriste envers les enseignants et une forme de perturbation pour le déroulement de l’enseignement à la faculté de Médecine", précise le communiqué de presse.
Questionné sur les éventuelles causes de cet incendie, Rémi Rakotondramanana pressent un attentat. "Je pense tout d’abord que les personnes qui ont effectué cet acte connaissent bien le lieu. Elles ont visé la table où ont été stockées les feuilles d’examen des étudiants. Pourquoi la table et la chaise du doyen n’ont pas été brûlées", raconte le chef de sécurité de l’université d’Antananarivo. Et de rajouter : "les deux éléments de la Gendarmerie nationale qui ont été mobilisés depuis quelques semaines pour sécuriser cette faculté auraient entendu une forte explosion avant l’incendie. L’éclat de l’explosion aurait même affecté la fenêtre d’en face".
Certains responsables de l’université d’Antananarivo font le rapprochement entre cet attentat et le mauvais résultat à la faculté de Médecine. "Des étudiants n’auraient pas encore digéré leur redoublement cette année. Le 2 novembre, des feuilles d’examen ont été vandalisées. Le collège des enseignants ont décidé par la suite de refaire cet examen, effectué, la semaine dernière. Mais une fois de plus, la table où a été déposée les feuilles d’examen a été incendiée", a confié un responsable de l’université d’Antananarivo. De son côté, le professeur Lalatiana Mamy Andriamanarivo, doyen de la faculté de Médecine, s’est refusé d’émettre des commentaires face à la situation en rassurant toutefois que l’évolution de la situation sera communiquée prochainement.
En ce qui concerne les examens, un enseignant de la faculté de Médecine a annoncé que les épreuves déjà achevées ne seraient pas à refaire. "C’est seulement le sac et la couverture des feuilles d’examen qui auraient été endommagés. Les enseignants seraient encore prêts à corriger les trois matières", a précisé un enseignant-chercheur.