De retour de New York où il a participé au sommet des Nations unies, le président malgache a reconnu des retards dans la réalisation de ses promesses. "Des travaux sont commencés, d’autres le seront", a-t-il tempéré.
Face aux critiques qui se font de plus en plus virulentes, le président malgache Hery Rajaonarimampianina ne s’est pas voilé la face, samedi, commente aujourd’hui le quotidien L’Express de Madagascar. Huit mois après son investiture, la grogne monte sur la Grande île, en témoignent les publications dans les réseaux sociaux et dans les médias.
Après les remous dans le secteur du transport aérien où les revendications sont restées insatisfaites, l’exécutif malgache peine à trouver des solutions pour l’éducation et l’enseignement supérieur. Un autre souci plane sur le gouvernement, à savoir les délestages récurrents que Rajaonarimampianina a promis de mettre fin "en trois mois" lors de son investiture.
"Il y a des défis lancés. Il est probable qu’il y ait des obstacles dans leur réalisation. Il y a peut-être des retards dans certains projets" a-t-il reconnu avant de tempérer : "Des travaux sont commencés, d’autres le seront".
Aux critiques qui jugent les actions du gouvernement malgache "budgétivores et sans résultats probants", Rajaonarimampianina a répondu : "Il faut tout de même souligner que ce n’est pas parce qu’un accord est passé avec les bailleurs de fonds que l’argent sera disponible dans les caisses de l’Etat pour être utilisé le lendemain".
"Nous sommes encore dans la crise économique. Le redressement d’une telle crise nécessite de l’argent. C’est pour cela que j’incite les investisseurs locaux qu’étrangers à investir. Localement, il y a ceux qui le font déjà, mais ce n’est pas suffisant", a-t-il expliqué à propos du laborieux redémarrage économique du pays.
Selon le politicien et économiste malgache Roger Ralison, si le gouvernement se trouve dans l’impasse, c’est parce qu’il ne s’est concentré que sur le moyen et le long terme : "C’est un problème de vision, il faut également considérer l’immédiat. Nous sortons d’une crise. Des l’entrée en fonction du président, il fallait trouver la manière d’atténuer dans l’immédiat ses séquelles. La situation actuelle laisse planer un risque d’explosion sociale. Et cela n’est pas pour rassurer les investisseurs, ce qu’exprime leur hésitation, même si l’intention est là".