Alors que les Etats-Unis se prononcent en faveur du retour de l’ancien président, la France reste quant à elle imputrescible sur sa position : ce n’est pas une priorité.
A deux reprises, en 2011 et 2012, Marc Ravalomanana avait bien essayé d’entrer au forceps dans les frontières de l’Etat malgache mais à chaque fois, l’ancien régime Rajoelina avait dressé un blocage compromettant ses tentatives. Dernièrement, le clan Ravalomanana se repose sur le nouveau régime, espérant que l’élection du nouveau président Hery Rajaonairimapianina soit favorable à l’éventuel retour de l’homme de fer.
Mais ce retour serait empiété par la position de la France. François Goldblatt, ambassadeur français à Madagascar, a clairement défini la position de son pays. "Nous nous intéressons à tous les sujets (malgaches) mais franchement le retour de l’ancien Chef d’État n’est pas notre priorité", a-t-il déclaré aux journalistes de L’Express de Madagascar lors de la célébration de la fête nationale russe à l’Ambassade de Russie à Madagascar.
Par ailleurs, l’avocat de Ravalomanana, Biran Currian, serait actuellement dans l’île sœur pour rencontrer les diverses autorités compétentes en vue de régulariser le dossier Ravalomanana et de préparer son retour sur sa terre natale, selon les informations recueillies dans les journaux locaux dont Les Nouvelles.
De leur côté, les Etats-Unis mettent la pression sur Rajaonarimampianina pour exécuter le retour à Madagascar de Ravalomanana. Eric Wong, le Chargé d’Affaires auprès de l’ambassade des États-Unis à Madagascar, a réitéré que les États-Unis appuient le processus de sortie de crise et le retour à l’ordre constitutionnel. "Le retour des exilés entre dans ce cadre", a-t-il souligné.
Pour le régime actuel, l’heure est à l’ouverture. En réponse aux diverses sollicitations des deux puissances étrangères, Arisoa Lala Razafitrimo, ministre malgache des Affaires étrangères, a indiqué : "Madagascar mène une ligne diplomatique de tous azimuts. Nous travaillons avec ceux qui nous aident à nous développer".
A son retour, Marc Ravalomanana pourrait participer à l’élection présidentielle de 2018 où il croiserait sans aucun doute le chemin de l’actuel Président Rajaonarimampianina et l’ancien Président de la Transition Andry Rajoelina.