Cinq des onze policiers soupçonnés d’avoir battu à mort un magistrat de Tuléar ont été écroués hier après leur comparution devant le parquet d’Antananarivo. Plusieurs chefs d’inculpation ont été retenus contre eux, notamment meurtre, coups et blessures volontaires, association de malfaiteurs, rébellion, séquestration ou encore vol d’armes. Cependant, l’issue de l’audition ne satisfait pas tout le monde, précise l’Express de Madagascar paru ce jour.
Au départ, ils étaient onze policiers à avoir été arrêtés pour le meurtre d’un substitut du tribunal de Tuléar le 9 décembre dernier, mais au final, seulement cinq ont été écroués, et cinq autres laissés libres et le dernier requalifié en témoin. C’est la décision prononcée mardi par le Doyen des juges d’instruction du tribunal de première instance d’Anosy à Antananarivo.
Les onze policiers soupçonnés d’avoir asséné des coups mortels à l’encontre d’un magistrat en début du mois à Tuléar, ont été présentés devant le parquet d’Antananarivo mardi. A l’issue de l’audition qui s’est déroulée en présence du procureur de la République, cinq d’entre eux ont bénéficié d’une liberté provisoire. Tandis que cinq autres ont été placés sous mandat de dépôt et transférés au centre de détention d’Ambatolampy, à environ 70 km de la capitale malgache, sous les yeux de leurs familles en pleurs. Quant au dernier, il a lui aussi été ressorti libre de sa garde à vue, avec une injonction de comparaître comme témoin au prochain procès programmé au 11 janvier 2012.
Les cinq policiers écroués sont accusés de meurtre, de coups et blessures volontaires, d’association de malfaiteurs, de rébellion, de séquestration ou encore de vol d’armes. Néanmoins, cette affaire n’est pas encore réglée, loin de là, souligne l’Express de Madagascar. Le syndicat des magistrats de Madagascar (SMM), solidaire de la victime abattue en plein exercice de ses fonctions, entend poursuivre la grève jusqu’à mi-janvier prochain. Le SMM ne cache pas son insatisfaction face au développement de l’affaire, déplorant que le champ de l’enquête se limite à ce groupe de onze policiers.
« Nous disposons d’une liste d’une trentaine de personnes soupçonnées d’être impliquées dans les événements de Toliara. Pourquoi sommes-nous restés au stade de ces onze policiers ? Nous concluons que, dans le contexte actuel, notre sécurité n’est pas encore garantie », réagit dans les lignes du journal malgache Andriantojo Razafindrakoto, secrétaire général du Syndicat. « En tout cas, les résultats de l’audition montrent que les magistrats ne sont pas animés d’un esprit de vengeance et ne sont pas en guerre contre les policiers », ajoute-t-il.
Quant aux familles des policiers incriminés, elles clament l’innocence de ces derniers et déplorent que des « vrais auteurs » de l’assassinat n’aient pas été interpellés. Le substitut de Tuléar a été tabassé à mort le 9 décembre alors qu’il prononçait un verdict condamnant un policier à cinq ans de prison ferme pour vol d’armes et association de malfaiteurs. A Madagascar, cette affaire est suivie de près en haut lieu.