Le pillage des bois de rose dans la région Nord-Est de Madagascar a repris de plus belle, après la publication d’un décret ministériel controversé. Au moins 3000 rondins de bois précieux ont été saisis par les forces de l’ordre dans la région Sava (Sambava-Antalaha-Vohémar-Andapa). Certains opérateurs locaux tentent de s’opposer à cette vaste saisie, selon L’Express de Madagascar.
Un arrêté ministériel publié par le gouvernement malgache vers la mi-janvier a ouvert la voie à la recrudescence des trafics illicites de bois précieux dans la Grande île. Ce texte autorise en effet l’exploitation de tous les produits forestiers dont le bois de rose et le bois d’ébène, selon l’ONG Voahary Gasy et le Syndicat des forestiers, qui dénoncent le saccage des ressources forestières malgaches.
L’arrêté en question est mal interprété par les défenseurs de l’environnement, se défend le gouvernement, qui nie avoir levé l’interdiction d’exploitation et de commercialisation des bois précieux. « Les opérateurs de bois de rose, et surtout ceux de la Sava, ont accepté de signer une convention où ils ont accepté de ne plus couper, déplacer et exporter le bois de rose et le bois d’ébène. Dans tous les cas, mon objectif est d’aboutir à zéro coupe et je ferai tout pour y arriver », explique le ministre de l’Environnement Joseph Randriamiharisoa, qui semble loin de son objectif car le constat sur le terrain démontre aujourd’hui « une toute autre réalité », selon L’Express de Madagascar.
La preuve, une opération ponctuelle menée par les forces de l’ordre locales a permis de saisir plus de 3 000 rondins de bois de rose, dans la région Sava (Sambava-Antalaha-Vohémar-Andapa).
« L’opération s’est déroulée du 22 au 31 mars. Les bois venaient d’être coupés et allaient être acheminés vers un endroit d’où ils devaient par la suite être exportés », rapporte une source anonyme citée par L’Express de Madagascar. « L’opération a permis la découverte de plusieurs cas de coupes de bois de rose dans la région. Les exploitants illicites cachent par la suite les rondins à plusieurs endroits de la commune rurale d’Ambohitranalana », poursuit cette même source.
Les investigations menées ont également permis de découvrir d’importantes caches de bois précieux, notamment à l’intérieur même du Parc national Masoala, dans le nord-est, rapporte le quotidien, qui évoque une découverte surprenante, voire désolante.
La traque des trafiquants comporte par ailleurs des risques, étant donné que les bois précieux constituent un marché juteux dans ce pays. Certains responsables locaux mettent leur vie en jeu pour faire appliquer la loi. « C’est le directeur régional de l’environnement et des forêts qui a demandé l’ordre de perquisition. Pour des raisons sécuritaires, il a été placé sous la protection des forces de l’ordre depuis mardi avant d’être embarqué à Antananarivo hier », confie François Angelo Randriambeloson, directeur du cabinet du ministre de l’Environnement.
Fait étonnant : certains opérateurs cherchent à s’opposer à cette vaste saisie, rapporte L’Express de Madagascar. « Un groupe d’individus a mené un mouvement pour contester la saisie de ces bois de rose », indique le responsable malgache.