La prison de Moroni totalise 265 détenus au 28 novembre pour une capacité de 95 personnes.
Le problème de surpopulation carcérale persiste aux Comores, notamment à Moroni où en avril 2012, le parquet a déjà ordonné la mise en liberté conditionnelle de plusieurs détenus ayant commis des délits mineurs afin de désengorger les cellules.
Depuis cette période, la situation n’a connu aucune amélioration, la maison d’arrêt est toujours aussi surpeuplée avec un total de 265 individus alors que normalement, elle ne peut accueillir que 95 détenus.
« Actuellement, il fait très chaud, l’endroit n’est pas aéré. Le soir, ils s’entassent dans les cellules et font leurs besoins au même endroit, dans des sacs en plastique ou des seaux. Ce climat est favorable pour toutes les formes de maladies », déplore un magistrat de l’archipel sur Alwatwan.
Cette surpopulation s’explique en partie par le fait que « les ordonnances de placement en détention provisoire ne font que pleuvoir sans penser à faire sortir ceux qui s’y trouvent déjà », indique cet homme de loi dénonçant un manquement aux textes en vigueur. En effet, cette mesure exceptionnelle ne doit durer que « 4 mois, renouvelable une seule fois ». Pourtant bon nombre des détenus sont sous les verrous depuis 2 ans sans qu’aucun procès n’ait été ouvert.
« Dans d’autres pays, l’Etat dédommage les personnes détenues arbitrairement, chez nous, pas même des excuses de la part du juge », s’indigne alors le magistrat. Il appelle ainsi « à la mise en place rapidement du Conseil supérieur de la magistrature afin que les juges qui se permettent d’oublier les personnes qu’ils ont placées en détention soient sanctionnées ».
