Hier, le président comorien, accompagné de son ministre des affaires étrangères, a réuni la communauté comorienne de Marseille pour s’enquérir de leurs préoccupations et soucis.
Interrogé sur le projet de construction de logements sociaux, le fameux " projet Habitat", Sambi avoue avoir été " mal conseillé et trompé ", avant d’assurer que le projet reste d’actualité. "Je suis très content de vous annoncer que le projet avance. De nouvelles machines (Ndlr : venant d’Afrique du Sud) sont installées et la production a repris. Les briques sont actuellement en vente à 125 francs comoriens l’unité. Mais je souhaite faire descendre le prix jusqu’à 100 francs ", déclare-t-il. Par conséquent, le Chef d’Etat comorien n’a pas caché sa satisfaction car, selon lui, " avec 200 000 francs comoriens (environ 410 euros), un citoyen peut dormir dans une maison en dur ".
Questionné sur les efforts déployés par son gouvernement dans le domaine de la santé publique durant les 4 ans et demi de règne, Ahmed Abdallah Sambi s’est retranché derrière l’éternel problème de budget. " Le budget des Comores est un budget d’une équipe de football en Europe ", se justifie-t-il pour expliquer le retard auquel est confronté son pays en matière d’accès aux soins. " Le budget est trop faible. Plus de 60% est affecté aux salaires au détriment des secteurs sociaux encore plus importants ", explique-t-il.
Lors de son intervention, le président comorien a également touché un mot sur l’affaire du crash de la Yéménia qui a endeuillé de nombreuses familles comoriennes en France. Ces dernières ont en effet réclamé à maintes reprises " la publication des résultats de l’enquête ".
Sambi a renvoyé la balle à Yémen pour expliquer les tergiversations dans le dossier du crash de la Yéménia. " C’est le Yémen qui bloque le rapport du BEA (Ndlr : Bureau d’Enquêtes et d’Analyses sur la sécurité de l’aviation civile). Ce pays a saisi une nouvelle institution pour faire une relecture des boites noires dont une partie n’a pas pu être déchiffrée ", révèle-t-il.
La visite de Sambi à Marseille a aussi été une occasion pour la diaspora d’aborder les difficultés liées aux transports des personnes et des biens entre la France et les Comores.
A ce sujet, Sambi a avancé une solution qui se veut rapide et durable. " Nous sommes en négociation avec la Chine pour nous prêter de l’argent afin d’acheter des avions. Ensuite, d’autres pourparlers sont en cours pour faire revenir la compagnie Emirates. Nous sommes disposés à leur accorder la 5e liberté afin d’assurer un vol Paris-Moroni en passant par la Réunion ", annonce-t-il, avant de déclarer que son gouvernement entretient aujourd’hui des contacts sérieux avec la compagnie aérienne Qatar Airways, et parallèlement, les négociations avec Air Austral se poursuivent normalement.