Le Parlement comorien exige une enquête administrative et judiciaire sans délai concernant le naufrage Madjirah qui a causé la mort de 54 personnes. A ce propos, plusieurs personnes ont déjà été interpellées et placées en garde à vue.
Le Parlement a mis sur pied une commission d’enquête pour s’occuper de cette affaire. Il a également demandé le retrait provisoire de la navigation de l’armateur des Madjriha. Inquiet de l’insécurité des transports maritimes, le bureau de l’Assemblée Nationale des Comores a demandé aux autorités l’interdiction de navigation à tout bateau qui ne suivent pas les normes de standard de sécurité de l’Océan Indien. Le groupe parlementaire a ainsi joint le Président Ikililou qui a déjà déclaré qu’une enquête sera ouverte pour identifier les éventuelles négligences.
Selon le Procureur de la République Soilihi Mahamoud dans les colonnes de Albald, plusieurs personnes sont placées en garde à vue. Ces personnes interpellées sont des responsables et des agents du port, de la capitainerie, de l’Autorité portuaire, de l’armateur et de l’équipage à bord. « Homicide involontaire, complicité et non assistance de personnes en dangers », sont les trois chefs d’inculpation énoncés contre eux.
Soilihi Mahamoud a avancé que le principal fautif serait le commandant de bord qui a continué le voyage malgré les problèmes techniques du navire. Les membres de l’équipage quant à eux sont reprochés de ne pas avoir donné aux passagers l’équipement de secours tels les gilets de sauvetage.
Les services de l’immigration et l’armateur n’échappent pas non plus aux enquêteurs. Les premiers auraient établi de fausses déclarations tandis que l’armateur aurait mal entretenu le bateau.
De son côté, la capitainerie du port de Moroni, lors d’une conférence de presse, se défend et se dit ne pas être responsable de cette tragédie. Ali Mohamed Assoumani, chef de sécurité portuaire a vivement insisté sur le fait que les défaillances sont dues au manque de moyen et non de mobilisation d’hommes. Il nie ainsi toute accusation portée à son encontre selon laquelle la négligence serait à l’origine du naufrage. L’équipe de la capitainerie a rapporté en détail les manœuvres et les efforts qu’ils ont fait pour sauver Madjirah le jour même du drame. « J’ai tout de suite appelé mon équipe pour prendre toutes les dispositions nécessaires » affirme Assoumani. « Le bateau rapide mis à la disposition par les américains est cloué au sol faute de filtre et les autres n’avaient pas de carburants…le certificat de sécurité d’armement à bord du bateau délivré le 06 octobre 2010 est valable jusqu’au 30 octobre 2011 » rajoute t-il. Ce chef de sécurité portuaire affirme également que le navire aurait tout le nécessaire pour le sauvetage.