Le Général Salimou Ahmed Amiri, chef d’état-major de l’armée comorienne, a été arrêté puis limogé hier mardi 31 août pour le meurtre du colonel Ayouba Combo, assassiné mi-juin par des inconnus à son domicile de Moroni.
Le Chef d’état-major de l’armée comorienne a été convoqué au parquet de Moroni mardi 31 août au matin dans le cadre d’une enquête sur l’
assassinat d’un haut gradé de l’armée, le colonel Combo. Après son audition qui a duré environ trois heures, le général Salimou s’est vu signifier par le juge d’instruction son inculpation et son arrestation. Une décision que l’inculpé a formellement contestée. Il a alors tenté de s’opposer à son interpellation et s’est retranché dans une école militaire, située sur la route de l’aéroport.
"Je suis allé de bonne foi et par respect dans le bureau du juge qui m’avait convoqué", a expliqué le chef d’état-major, joint au téléphone par l’AFP. "C’est lui qui aurait dû venir dans mon bureau. Et ce n’est pas à lui seul de décider de mon inculpation", a-t-il estimé.
Ses gardes du corps ont alors quadrillé le refuge de l’officier supérieur pour empêcher les gendarmes de s’y introduire. Parallèlement, un conseil de crise se tenait à la présidence pour étudier la situation.
Au bout d’environ six heures de face-à-face tendu avec les forces de sécurité chargées de l’arrêter, le général Salimou a fini par se rendre. Il a ensuite été conduit à la maison qui lui était réservée pour être entendu par la justice.
Dans la soirée, le ministre de l’Intérieur et de la Défense Ibrahima Houmadi Sidi a déclaré à la radio nationale que le général Salimou Ahmed Amiri a été limogé et placé en résidence surveillée. Le capitaine Gamil Soilihi Abdallah, actuel "chef de corps" de l’armée, a été promu au grade de lieutenant-colonel pour assurer l’intérim au poste de chef d’état-major de l’armée.
Pour rappel, le colonel Combo, l’un des plus hauts gradés de l’Armée nationale de développement (AND), a été assassiné au temps fort de la crise politique aux Comores, soit après la prolongation contestée au-delà du 26 mai dernier du mandat du président Ahmed Abdallah Sambi. Le gouvernement comorien avait promis en juin
une prime de 10 000 euros à quiconque qui fournirait des informations sur le ou les assassins d’Ayouba Combo.