Lors d’une conférence de presse, l’ensemble des partis politiques qui soutiennent la candidature de l’opposant Mohamed Saïd Fazul ont fait part de leurs inquiétudes, proposant des garde-fous pour éviter une éventuelle crise à l’ivoirienne.
Dans un premier temps, les leaders de l’opposition souhaitent le casernement de l’armée, gage selon eux de la crédibilité d’un scrutin. Après plusieurs cas de fraudes impliquant des militaires dans le passé, les forces politiques liguées au sein de l’opposition comorienne "ne fait plus confiance à l’armée".
"Nous ne sommes pas en guerre. Il n’y a pas de raison que les militaires soient déployés partout. Ils doivent se mettre quelque part, loin des bureaux de vote pour attendre le cas échéant", a déclaré à la presse le porte-parole de la coalition, également secrétaire général de Convention pour le Renouveau des Comores, Houmedi Msaidié.
L’opposition a également interpellé la Cour constitutionnelle. Le parti CRC réclame une meilleure implication de cette institution dans le processus électoral. "La Cour constitutionnelle doit mobiliser tous ses moyens financiers et juridiques pour contrôler la légalité en amont de l’élection. Cela pourrait éviter les erreurs comme celles du premier tour", a estimé le secrétaire général de la CRC.
"L’opposition fait entièrement confiance à la Cour constitutionnelle, mais leur implication peut éviter une situation à l’ivoirienne", a souligné M. Msaidié, qui rentrait d’une mission auprès de l’Union Africaine.
Le point de presse a également été une occasion pour l’opposition de remettre sur le tapis certaines anomalies constatées lors du premier tour. S’adressant à la CENI, le camp du candidat Fazul demande une refonte partielle du système de contrôle des bulletins.
Pour éviter d’éventuelles tentatives de fraudes, "les bulletins devraient être contresignés au dos par au moins trois personnes", selon le staff du cabinet de campagne du candidat Fazul.
"Il faut qu’au moins trois personnes signent le bulletin. Cela n’est pas prévu par la loi électorale mais la pratique est devenue une jurisprudence. On l’a fait dans les élections précédentes et on doit le faire aussi aujourd’hui pour éviter les intrusions", a conclu Houmedi Msaidié.
Le second tour des élections présidentielles de l’Union des Comores est prévu pour le 26 décembre 2010 où trois candidats sont en lice : à savoir, l’universitaire Abdou Djabir, le candidat de l’opposition Mohamed Saïd Fazul et le candidat du pouvoir en place Iklilou Dhoinine.