Ahmed Abdallah Sambi, l’ancien leader comorien qui se positionne actuellement comme le principal opposant d’Ikililou Dhoinine, a déclaré qu’un "tueur à gages" aurait été engagé pour l’éliminer.
Un projet d’assassinat viserait l’ancien président comorien Ahmed Abdallah Sambi. Il l’a lui-même annoncé à la presse depuis sa résidence de Missiri dimanche dernier. « Un bruit court qu’un tueur à gages serait engagé pour m’éliminer », a-t-il indiqué en rajoutant « je dis à mes confrères que s’il arrive qu’on m’assassine, je ne pardonnerai pas ceux qui croiseront les bras. Il faut que les coupables de ma mort fraiche, me suivent dans la tombe ».
D’après La gazette des Comores, la tension s’accroît entre cet ancien président et son successeur qui aurait déjà tenté de le rencontrer en début de week end sans y parvenir.
Dimanche 18 août, Sambi devait tenir un rassemblement à Bambao Mtsanga, Anjouan, mais les autorités ne lui en avaient pas donné l’autorisation. Sur comores-actualites.com, les propos de l’actuel dirigeant de l’archipel étaient très durs, présageant un dialogue désormais impossible entre les deux anciens alliés politiques. ” Je suis le président de la République”, l’Etat, c’est moi, désormais Sambi doit se contenir et qu’il sache que s’il tente de se manifester en public, je prendrai les responsabilités qui sont les miennes car cet homme devrait en principe moisir en prison pour ce qu’il a fait à notre pays, je ne me plierai pas ni devant sa violence verbale, ni devant son populisme éhonté”, a-t-il asséné en réponse à l’ambition politique de son prédécesseur. Ce dernier semble déterminé à reprendre les rênes du pays par tous les moyens, au nom de la « continuité politique », soutient-il.
Les intimidations du pouvoir en place n’ont pas suffi pour l’instant à le dissuader. Dimanche, il a de nouveau martelé que« le combat est engagé et l’offensive est lancée pour la course au pouvoir ». « Je veux le pouvoir à nouveau pour sauver la continuité. Je suis désormais opposant du régime en place, un régime qui, malheureusement, réunit toutes les conditions pour freiner le décollage du pays », a soutenu l’ex-mentor d’Ikililou Dhoinine qui s’est prêté à un grand déballage. Il a notamment demandé des comptes aux dirigeants actuels, concernant leur manière de gérer les finances publiques.
Pour rappel, le clash a commencé entre les deux anciens alliés politiques lorsque l’actuel président comorien avait nommé des personnalités de l’opposition à des postes stratégiques à son arrivée au pouvoir, en 2011, une décision qualifiée de pure trahison par Sambi qui espérait pouvoir compter sur lui pour réaliser ses projets de société. « Ikililou est au pouvoir aujourd’hui grâce à moi. Le président Ikililou oublie qu’on ne peut pas redresser la pente contre la précarité sans la continuité », a-t-il martelé lors de cette conférence de presse.
