Six jours après la disparition de l’A310 de Yéménia Airways, le signal des boîtes noires a été repéré. Sur zone, d’importants moyens navals et aériens français sont toujours mobilisés et le bâtiment océanographique "Beautemps-Beaupré" est attendu dans une dizaine de jours. Aucun corps n’a été retrouvé.
Le signal des deux balises des boîtes noires de l’A310 de Yemenia Airways a été repéré ce matin à environ 12 kilomètres au nord de la plage de Mitsamiouli. "Les recherches pour localiser les enregistreurs de bord et l’épave de l’avion se poursuivent avec la participation des forces armées françaises et yéménites dans le cadre de l’enquête technique conduite par les autorités comoriennes", ajoute Ali Abdou Mohamed, l’enquêteur principal comorien. Le navire océanographique Beautemps-Beaupré est attendu sur zone entre le 12 et le 17 juillet. Spécialisé dans les travaux d’hydrographie, le navire devrait permettre la localisation précise des boîtes noires. Il pourrait également mettre en oeuvre des robots sous-marins pour leur repêchage.
L’A310 s’est abîmé peu avant son atterrissage à Moroni, avec 153 personnes à bord. Une seule passagère, Bahia, une adolescente de 12 ans, a survécu. Dans cette configuration d’approche, à quelques nautiques de l’aéroport, l’aéronef et ses passagers sont "parés cabine", c’est-à-dire ceintures attachées. Une explication parmi d’autres pour expliquer que l’on ne retrouve pas de corps flottant à la surface de l’eau. De plus, la zone comprend de forts courants qui facilitent la dispersion des corps et des objets compliquant ainsi les recherches. Enfin la mauvaise mer n’arrange rien, quand repérer un objet par temps calme n’a déjà rien d’évident.
La communauté internationale a pourtant mobilisé d’importants moyens pour les recherches : la frégate française Nivôse, basée à la Réunion, est ainsi arrivée sur zone le 1er juillet. Le lendemain, le capitaine de frégate Le Quilliec, son commandant, a pris le commandement du dispositif de recherche composé de la frégate italienne Maestrale, du remorqueur de haute mer Bambo, du patrouilleur malgache Atsanta, du patrouilleur français La Rieuse, des frégates Floréal et Nivôse et initialement du thonier Via Mistral, laissé libre depuis, des moyens aériens constitués de deux hélicoptères embarqués, du C130 Hercules américain déployé aux Comores et du C160 Transall desserré à Mayotte, ainsi que des moyens nautiques côtiers constitués à partir de Mayotte par des pompiers, marins et légionnaires. Les opérations sont coordonnées par le CROSS La Réunion.
L’ensemble du dispositif est activé 24h sur 24 afin de sauver d’éventuels survivants de la catastrophe, de repérer des corps de victimes et des débris de l’appareil abîmé en mer. Officier de presse des forces armées de la zone sud de l’Océan Indien (FAZSOI), le capitaine Raphaël Pouyadou détaille le phasage des recherches : "la première phase est consacrée exclusivement aux survivants ; dans la deuxième phase on détermine la zone où peuvent se trouver corps et débris ; la troisième consiste à rechercher les corps et débris. Enfin la quatrième phase est orientée vers la recherche des boîtes noires. Cela peut paraître long, mais les précédentes catastrophes aériennes le montrent bien : c’est un temps normal pour les recherches".
Vendredi 3 juillet 2009, avant d’être relevé par le Floréal, le Nivôse a reçu la visite du Président de l’Union des Comores, M. Ayatollah Sambi, et de l’Ambassadeur de France aux Comores, qui ont pu évaluer l’ampleur du dispositif mis en place. Samedi Christine Robichon a été nommée ambassadrice chargée des relations avec les familles et proches des victimes du vol 626.