A en croire les explications de la Commission électorale nationale, les résultats à son niveau sont déjà prêts, mais ils doivent être confrontés avec ceux du ministère en charge des élections avant leur publication.
Aux dernières informations, l’on apprend que le ministre d’Etat chargé des élections, Ben Cheikh Achraf, et le président de la Commission électorale, Madi Laguera, n’arrivaient pas à s’entendre sur les chiffres définitifs à diffuser, raison pour laquelle les résultats n’ont pas été publiés dans les délais.
Le 26 décembre 2010, près de 384 358 Comoriens ont été appelés aux urnes pour élire leur nouveau président et désigner les gouverneurs des trois îles (Grande Comore, Anjouan et Mohéli). Les résultats provisoires partiels donnent vainqueur le candidat du pouvoir en place Ikilou Dhoinine avec 55% des suffrages exprimés, devant l’opposant Fazul (38%) et l’universitaire Djabir (7%). Mais jusqu’ici, la CENI n’a donné aucune estimation du taux de participation, ouvrant la voie à de nouvelles polémiques sur la scène politique comorienne.
Sur l’île d’Anjouan où Ikilou Dhoinine a raflé plus de 77% des voies, l’opposition décrie une " fraude massive " organisée par le régime en place.
De son côté, la France, par la voix du porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valéro, "condamne l’utilisation des forces de l’ordre durant le scrutin, pour empêcher l’expression libre et démocratique du peuple comorien".
Bernard Valéro affirme qu’une équipe d’observateurs français déployée à Anjouan avait constaté "de nombreuses irrégularités (bourrages d’urnes, listes d’émargements pré-cochées... et interventions armées)". Des anomalies qui "semblent, par leur ampleur, de nature à remettre en cause la validité du vote dans un grand nombre de bureaux", d’après M. Valéro.
Le ministre comorien des Relations extérieures, Fahmi Saïd Ibrahim, s’est dit surpris que seuls les observateurs français, fonctionnaires de l’ambassade de France à Moroni, aient relevé ces irrégularités.