Samedi prochain, avant le match entre l’Olympique de Marseille et Montpellier, le club phocéen rendra hommage aux victimes du crash de l’avion de la compagnie Yemenia Airways dans son stade mythique du Vélodrome. Avec une communauté comorienne de plus de 50 000 personnes, Marseille est familièrement considérée comme la première ville des Comores.
Parmi les 152 victimes du crash qui s’est produit dans la nuit du 30 juin dernier au large des côtes comoriennes, 61 étaient marseillais.
Il est normal si la ville par l’intermédiaire de sa fierté, le club, rend hommage à « ses enfants ». Après une minute de silence et la diffusion d’un court métrage sur les victimes, le coup d’envoi de la rencontre sera donné par deux enfants qui ont perdu un parent lors du crash. Les MTP et les Winners, les deux associations de supporters du club, devraient aussi déployer un drapeau comorien.
Cet hommage arrive au bon moment car l’une des deux associations déplore le « silence » qui entoure la catastrophe en ce moment.
« Notre priorité, c’est la vérité sur ce qui s’est passé. Or, nous sommes confrontés à la lenteur des prises en charge des familles, au manque d’information. On ne sait pas ce qui se passe », explique Mariata Youssoufa, la présidente de l’association.
Pour cette dernière, la France devrait accentuer la pression sur la compagnie pour que la transparence se fasse « Il n’y a que les autorités qui peuvent faire pression sur Yemenia pour qu’on ait des informations ».
Pendant ce temps, la recherche des corps continue dans les eaux comoriennes. Lundi dernier, le navire EDT Ares en a repêché 59 restes humains à environ sept kilomètres de la côte.
C’est dans la plus grande discrétion que les dépouilles ont été débarquées au port de Moroni avant d’être conduites dans un hangar désaffecté de l’aviation civile.
Les médecins légistes français et ceux du Croissant Rouge ont entamé le long travail d’identification des corps dans une odeur particulièrement vive. D’après les responsables, il va encore falloir attendre 15 jours avant que les premiers résultats ne soient publiés.
Du côté des familles aux Comores, à l’annonce de cette nouvelle, impatience et soulagement se mêlent. Soulagement car selon Ahmed Elkabir, le porte-parole du collectif des familles, ces dernières pourront enfin faire le deuil de leurs proches. D’ailleurs, elles ont proposé une inhumation collective sur un site à Iconi où reposeront les victimes.