Le Mohélien Ikililou Dhoinine est arrivé en tête du scrutin avec 55 % devant le candidat de l’opposition Fazul 38 % et le candidat indépendant Djabir 7 %. Sans surprise, le candidat du pouvoir devrait être élu nouveau président de l’Union des Comores.
Un scénario qui s’inscrit dans la logique du principe de gouvernance tournante de l’archipel des Comores. Après le règne du président sortant, l’Anjouanais Abdallah Ahmed Mohamed Sambi, c’est donc au tour d’un ressortissant mohélien de reprendre le flambeau.
De son côté, l’opposition dénonce une "pagaille organisée" ainsi qu’une "fraude massive" orchestrées par le gouvernement Sambi. Les forces politiques alliées à l’opposant Fazul pointent du doigt ce qu’elles considèrent comme une "mascarade électorale" ponctuée par des bourrages d’urnes et/ou de remplissage excessif des listes électorales.
"Des troubles se sont déroulés dans les localités où le candidat du pouvoir était en mauvaise position, pour pouvoir faire ensuite annuler les résultats, (…) ce sont des actions ciblées", a déclaré l’avocat franco-comorien Saïd Larifou, colistier du candidat Fazul, qui s’exprimait au nom de plusieurs formations d’opposition, lors d’un point presse à Moroni.
"Le second tour des élections présidentielles et des Gouverneurs des Comores a été entaché de nombreuses irrégularités et interventions armées de nature à remettre en cause la validité du vote de ce dimanche sur l’île d’Anjouan", a pour sa part déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero déclare à propos des élections harmonisées des Comores.
Hormis les critiques de l’opposition, le gouvernement assure avoir appliqué à la lettre les recommandations émises par la Commission nationale électorale indépendante (Ceni), le comité de suivi et la communauté internationale.
Selon le camp présidentiel, l’obligation de parapher tous les bulletins de vote par trois membres de chaque bureau de vote au minimum, exigée par l’opposition, a été respectée. Des retards ont toutefois été constatés quant à la communication de la directive dans certaines régions les plus reculées de l’archipel.