La grogne populaire monte aux Comores pour protester contre la nouvelle hausse des prix des carburants qu’a connue l’archipel depuis lundi. Hier, un mouvement dénommé Wanantsi a appelé la population à manifester, sans pouvoir passer à l’acte faute d’autorisation officielle. Parallèlement, plus d’une cinquantaine de transporteurs de la Grande Comore, dont des taximen, se sont mobilisés à Zilimadjou, mais les forces de l’ordre sont vite intervenues pour disperser le rassemblement. Albalad parle d’une intervention musclée au cours de laquelle une dizaine de manifestants ont été passés à tabac, tandis que d’autres ont été interpellés et embarqués dans des véhicules pick-up de la gendarmerie. Les Comoriens prévoient de reconduire leur mobilisation aujourd’hui 6 et demain 7 octobre.
Hier, la place de l’Indépendance à Moroni a été prise d’assaut par une foule venue manifester contre la hausse des prix des carburants. Alors que la veille, quelques membres du mouvement Wanantsi, qui ont exhorté la population à faire grève, ont été arrêtés par la police nationale.
Parallèlement, une cinquantaine de transporteurs, parmi lesquels des taximen, ont décidé de passer à l’action malgré l’interdiction de manifester. Selon Albalad, ils ont barré les principaux axes donnant accès à la capitale Moroni, perturbant temporairement la circulation. Cependant, les gendarmes n’ont pas laissé faire, et ont rapidement chassé les fauteurs de trouble, dont certains ont été roués de coups, et d’autres interpellés, d’après le journal comorien.
Malgré l’échec de la première journée de mobilisation, le mouvement Wanantsi ne compte pas s’avouer vaincu. Il prévoit de reconduire la contestation pour revendiquer les droits du "peuple comorien". "Nous avons eu beaucoup de pressions, mais nous allons faire la manifestation ce samedi avec ou sans autorisation", prévient Saïd Abdou, le porte-parole du mouvement. Tandis que les transporteurs devront descendre une nouvelle fois dans la rue de Moroni ce vendredi pour réclamer " la baisse des prix des carburants " et " riposter contre l’agression " dont ils affirment être victimes.
