Selon la Banque centrale des Comores (Bcc), le taux de croissance réelle du produit intérieur brut (PIB) a augmenté pour passer à 3% en 2012 contre 2,6% en 2011. Plusieurs facteurs expliquent cette augmentation.
Le taux croissance réelle du produit intérieur brut (PIB) aux Comores a connu une hausse de 3% en 2012 contre 2,6% l’année précédente. L’évolution positive du PIB comorien s’explique « par une production agricole abondante et par les investissements publics dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, grâce au rythme soutenu de la demande intérieure », selon la Banque centrale des Comores (Bcc).
Dans son rapport annuel relayé par le quotidien Alwatwan, la Bcc évoque également la rentabilité améliorée des établissements de crédit, qui tirent profit d’une forte croissance des activités de crédit en 2012.
Le bilan consolidé des établissements de crédit s’élève ainsi à 88,5 milliards, ce qui représente une hausse de 10,7% en 2012 par rapport à 2011, soit l’équivalent de 40,5% du PIB en 2012 contre 38,5% en 2011. La mobilisation de l’épargne combinée à la reprise de l’activité de crédit a contribué largement à la consolidation du bilan du système bancaire aux
Comores.
Comme chaque année, la consommation privée n’a pas faibli non plus grâce aux importants concours financiers extérieurs et aux transferts de fonds de la diaspora, une véritable aubaine pour l’archipel dont des centaines de milliers de ses ressortissants vivent hors de son territoire. Rien qu’en France par exemple, la communauté comorienne se chiffre à près de 300 000 personnes, une ressource non négligeable pour l’économie des Comores.
D’après le rapport de la Bcc, « le financement bancaire au secteur privé s’est aussi consolidé, avec un encours de 47,7 milliards de francs en 2012 après 39,8 milliards en 2011, grâce à l’essor du secteur bancaire et financier comorien ».
Les tendances observées dans l’évolution du PIB ont également fait suite à une amélioration des finances publiques en 2012, marquée par « une consolidation des principaux soldes budgétaires, à la faveur d’une augmentation significative des ressources, qui ont représenté plus de 20% du Pib, en relation avec une meilleure collecte des impôts directs et indirects et un fort accroissement des recettes au titre du programme de citoyenneté économique », décrypte le gouverneur de la Banque centrale des Comores, Mzé Abdou Mohamed Chanfiou.
Dans le détail, le rapport fait état d’un excédent du solde primaire, qui s’est consolidé à 8,6 milliards de francs en 2012 contre 3,4 milliards en 2011 après un déficit de 3,3 milliards en 2010. Le solde budgétaire de base représentait 3,1% du PIB en 2012 contre 1% du PIB en 2011, après un déficit de 2,2% en 2010. Le ratio de la dette publique a légèrement diminué pour passer de 56% du PIB en 2011 à 51,4% du PIB en 2012, un chiffre calculé hors impact de l’allégement de la dette dans le cadre de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (Ippte). Une fois de plus, le déficit commercial s’est creusé, suite à une augmentation de 18,2% de la des importations et à une baisse de 18,2% de celle des exportations, relate Alwatwan.
Dans le domaine monétaire, « le rythme d’évolution de la masse monétaire au sens large a été soutenu, avec une croissance de 16% en 2012 contre 9,6% en 2011, en liaison avec la hausse de 19,8% des financements bancaires au secteur privé et avec la consolidation des réserves de change de la Banque centrale, qui couvrent plus de sept mois d’importations de biens et services à fin 2012 », détaille la Bcc.
En conclusion du rapport, le gouverneur de la Banque centrale des Comores a tenu à saluer « les efforts de redressement, notamment les réformes structurelles relatives aux sociétés d’Etat et la volonté manifestée d’ouvrir le capital des participations bancaires de l’Etat, pour maintenir l’économie comorienne dans ce sentier de croissance ».