Aux Comores, un garçon de 7 ans a été battu à mort par sa mère. Son tort : il a fait pipi au lit. Ce drame survient alors que l’Unicef lance un appel pour lutter contre la violence infantile dans l’archipel.
« Une mère a involontairement tué son fils pour avoir fait pipi au lit », écrit La Gazette des Comores, révélant des faits qui se sont déroulés mercredi 31 juillet à Mouzdalifa, un quartier de Fomboni à Mohéli.
La mère de famille est interrogée actuellement au commissariat central de Fomboni pour avoir porté un coup mortel contre son enfant âgé de 7 ans. La petite victime aurait uriné sur le lit la nuit, un tort pour lequel elle a été sévèrement punie.
Après avoir été battu, « l’enfant a eu des blessures graves au niveau du ventre. Ces blessures laissent croire à un objet métallique qui a pénétré dans le ventre jusqu’à toucher les poumons », relate La Gazette des Comores.
Peu après les faits, le garçonnet a été transporté d’urgence au CHRI de Fomboni pour y recevoir des soins, mais les efforts des médecins pour le maintenir en vie sont restés vains.
Le quotidien comorien précise toutefois que « plusieurs hypothèses sont émises après cet accident tragique ». D’après la version de la mère, son fils « s’est cogné en courant à un objet qui l’a pénétré ». Mais d’autres versions avancent que « c’est un sac avec lequel la mère frappait l’enfant qui contenait cet objet tranchant qui serait à l’origine de la mort ». Pour l’heure, l’enquête se poursuit pour élucider les causes exactes du décès.
Ce drame survient alors que l’Unicef a lancé un appel pour une plus grande mobilisation des autorités et des citoyens sur le front de la lutte contre la violence faite aux enfants. Il y a « trop d’abus » physiques et sexuels contre les enfants aux Comores, réagit le site Comores-info.net, suite à la publication d’un rapport de l’Unicef faisant état de 518 cas de violences sur les enfants en 2012.
Publié précisément mercredi 31 juillet, le même jour que le drame, le rapport de l’Unicef dresse l’état des lieux des trois îles de l’archipel, en matière de violences perpétrées à l’encontre des enfants.
Dans le détail, la Grande-Comore arrive en tête et totalise à elle seule 184 cas de violences, dont 123 cas d’abus sexuels, 18 cas de mauvais traitements, 40 cas de demandes de pensions alimentaires, mais également 3 cas d’abandon d’enfants.
A Mohéli, au total 153 cas de violences ont été recensés l’année dernière, dont 31 cas d’abus sexuels, 7 cas de mauvais traitements et 77 abandons d’enfants, dont 14 cas liés à la négligence des parents.
Selon Comores-info.net, « la situation est plus grave à Anjouan », où 181 cas d’abus sexuels sur des enfants ont été enregistrés sur l’ensemble de l’année 2012. S’y ajoutent quelque 159 cas d’enfants abandonnés et 91 cas de maltraitances physiques.