Une firme mauricienne se lance dans le recyclage des tubes fluorescents et des ampoules fluo-compactes ainsi que la récupération écologique du mercure qu’elles renferment.
La firme, basée à Roches-Brunes, se veut soucieuse de la santé publique. « Peu de gens à Maurice savent qu’elles courent un danger certain pour leur santé quand un tube fluorescent ou une ampoule fluo-compacte se brise en leur présence. Sans s’en rendre compte, elles respirent alors les vapeurs de mercure », s’alarme Cyril Lionnet, directeur de la société de recyclage Nergysave.
L’entrepreneur mauricien a dit disposer d’un appareil capable de recycler de façon écologique des tubes fluorescents et des ampoules fluo-compactes. Ce qui permet aussi de récupérer sans aucun risque le mercure qu’ils contiennent.
Afin de lancer ses activités sur l’île, Cyril Lionnet attire l’attention sur la toxicité du mercure, une substance hautement nocive, qui fait partie des dix produits chimiques les plus dangereux pour la santé publique, selon l’OMS.
« Le mercure est toxique, persistant (il ne se décompose pas dans l’environnement) et bioaccumulatif (il s’accumule dans les organismes vivants, dont l’homme). Dans sa forme vaporeuse, le vent peut le transporter sur de longues distances », prévient-il. « Le mercure est nocif pour les êtres humains, et en particulier pour les femmes enceintes, les nourrissons et les enfants », insiste-t-il.
Selon lui, un tube fluorescent ou une ampoule fluo-compacte renferme en général 5 mg de mercure, pour une quantité moyenne comprise entre 0,9 à 18 mg. Ce type d’éclairage serait formé de 0,06 à 0,2% de vapeur de mercure et une plus grande quantité de mercure mélangé dans la poudre ou poussière de phosphore, ce qui lui donne son éclat de lumière.
Le mercure sous forme de vapeur se libère rapidement lorsqu’une ampoule est cassée alors que le mercure incrusté dans la poudre blanche se dégage progressivement.
Sur l’île Maurice, environ 3 millions d’ampoules fluo-compactes usagées sont jetées tous les ans dans les décharges en même temps que les ordures ménagères ou hospitalières, « cela donne une idée de l’énorme quantité de mercure qui se volatilise ainsi dans l’air, causant une menace certaine à la santé publique », s’inquiète sur son site Internet le journal Le Mauricien. « Où sont-il jetés ? Personne ne le sait, sinon dans nos poubelles ! », déplore Cyril Lionnet, qui se spécialise aussi dans la vente des articles d’éclairage.
« En tant que revendeur de lampes et de lampadaires, nous nous sommes toujours préoccupés de l’élimination écologique de nos produits afin qu’ils ne soient pas un danger pour les Mauriciens. D’où cette initiative de notre directeur général, M. Denis Ducass, qui a fait venir cet appareil spécial, lequel permet le recyclage des tubes fluorescents et des ampoules fluo-compactes ainsi que la récupération écologique du mercure qu’elles contiennent », explique-t-il.
Le responsable de la firme Nergysave explique que l’appareil en question broie automatiquement le fluorescent, avant de faire le tri des matériaux entrant dans sa composition. « Le métal est attiré par un aimant, tandis que le verre tombe au fond du fût qui surplombe l’appareil. Quant à la vapeur de mercure, elle est aspirée vers un filtre qu’elle traverse pour gagner un boîtier hermétiquement fermé. ‘Une fois le boîtier rempli de mercure, nous l’envoyons en Amérique, où le mercure sera recyclé’ », détaille-t-il.
« En Europe et en France en particulier, le coût de l’élimination et de la récupération du mercure est inclus dans le prix du lampadaire. Ici, nous n’avons pas ce système. C’est pourquoi nous ne réclamons que Rs 5 (0.12 euro) par tube pour amortir nos investissements. Malheureusement, nous n’arrivons que difficilement à persuader les collectivités locales, les hôpitaux et les usines de nous confier leurs fluorescents afin d’éliminer le mercure de façon écologique sans mettre en danger la santé publique », ajoute encore Cyril Lionnet.