L’île Maurice projette de doubler sa production annuelle de riz, qui sera portée à 1 500 tonnes cette année, contre seulement 800 tonnes en 2013.
Le Défi Quotidien révèle un projet ambitieux piloté par la firme Vita Rice, qui envisage de doubler sa production annuelle de riz, prévue passer d’environ 800 tonnes en 2013 à 1 500 tonnes en 2014.
Pour atteindre ce tonnage, la firme mauricienne entend mobiliser des fonds importants de l’ordre de Rs 300 millions - 7,2 millions d’euros - notamment pour financer le développement d’une riziculture et la construction d’une usine de traitement de riz spécialisé, le ‘Mighty Rice’.
« Cette année, nous comptons produire 1 500 tonnes de riz type Mighty Rice, une variété exclusive ayant un droit de propriété réservé à la firme Vita Rice. Ce riz a été développé naturellement, par la pollinisation croisée et n’est pas un hybride ni génétiquement modifié », déclare Herman Suhirman, directeur de marketing de Vita Rice.
Dans le cadre de ce vaste projet, la firme mauricienne compte mettre à contribution un maximum de terre cultivable, qui s’étend sur environ 425 hectares, notamment à Rose-Belle, Britannia et Bel-Air.
Sur les 1 500 tonnes de riz qui seront produites cette année, la grande partie sera destinée à la consommation locale, tandis que quelque 100 tonnes seront exportées pour la plupart aux Etats-Unis.
« Le reste de notre production est écoulé facilement sur le marché local, dans diverses grandes surfaces à travers le pays et il est à noter que ce riz 100 % produit à Maurice a un des plus faibles valeurs de l’indice glycémique (IG) dans le monde, ce qui le rend idéal pour la consommation par des diabétiques et les personnes cherchant à perdre du poids », explique Herman Suhirman dans les colonnes du journal Le Défi Quotidien.
Outre le doublement de sa production sur l’île sœur, Vita Rice mène actuellement une série d’études de faisabilité de la culture du riz de type ‘Mighty Rice’ dans d’autres pays voisins comme en Tanzanie et au Malawi.
Ce riz 100% mauricien se veut être l’un des piliers de l’économie en interne et revêt également une dimension socio-économique non négligeable. « Avec la culture du riz et les travaux liés à l’utilisation d’équipements spécifiques dans l’usine comme dans la culture, la firme a généré 70 emplois, dont la plupart sont passés de la culture de la canne à sucre à la culture du riz », a détaillé le directeur de marketing de Vita Rice.
A
Maurice, la filière riz est toutefois confrontée à de nombreux défis notamment démographiques et climatiques et le plus gros challenge reste «
la quantité d’eau nécessaire à l’irrigation », comme le relate Le Défi Quotidien, faisant allusion à un challenge difficile à relever pour une île régulièrement en proie à la sécheresse.
« La firme avait projeté de récolter environ 1 000 tonnes de riz pour 2013, mais suite aux conditions climatiques défavorables qui ont eu lieu à un moment sensible avant la récolte nous en avons valu un manque de production de 200 tonnes, et nous avons récolté seulement 800 », déplore Herman Suhirman, qui s’estime capable de franchir la barre de 1 500 tonnes cette année.
Ce projet a été porté au grand jour dans un contexte particulier marqué par la hausse des prix du riz sur l’échelon national et international. Ces derniers jours, « les Mauriciens doivent débourser Rs 10 – 0,24 euro - de plus pour le riz par kilo. Ce qui représente une hausse de 13 % », souligne Anand Ajoodha, importateur de riz de type basmati et premium basmati.
« C’est bizarre que le riz ne concorde pas à la loi du marché », s’étonne l’homme d’affaires mauricien, faisant référence à la flambée des prix sur le marché mondial de riz. Comme à l’accoutumée, le prix du riz tend à se stabiliser en janvier, « mais cette année, à notre grande surprise le prix du riz a augmenté de 1 750 dollars pour atteindre 1 950 dollars la tonne, soit une hausse de 200 dollars la tonne et ce fut le cas dans le monde entier », assure-t-il.
« Les raisons de cette hausse sont floues accentuent l’incertitude sur le marché dans sa totalité et, suite aux spéculations du marché, les grands opérateurs internationaux se sont approvisionnés en plusieurs milliers de tonnes et cela pourrait causer une pénurie dans les mois à venir, qui sans doute sera traduite en hausse graduelle dans le prix du riz », conclut Anand Ajoodha, dans des propos recueillis par Le Défi Quotidien.