Près d’un tiers des enfants de rue répertoriés à Maurice sont déscolarisés, révèle une récente étude d’une organisation non gouvernementale basée sur l’île.
Les enfants de rue mauriciens sont particulièrement menacés par le phénomène de décrochage scolaire. Ils sont 2 454 à faire l’objet de déscolarisation sur les 6 780 recensés à travers l’île, soit près de la moitié d’entre eux.
C’est ce qui ressort d’une récente enquête effectuée par l’ONG SAFIRE (Service d’Accompagnement de Formation d’Insertion et Réhabilitation de l’Enfant).
« Toutes les régions sont touchées par ce problème. Mais les zones de pauvreté causent plus de soucis », indique Ismahan Ferhat, directrice de cette organisation non gouvernementale. « 36,2% sur les 6780 enfants en situation de rue à Maurice ne sont pas scolarisés », détaille-t-elle dans les colonnes du journal Defimedia.
La responsable de l’ONG mauricienne attire l’attention sur la situation de ces enfants, dont la plupart n’arrivent pas à terminer le cycle primaire et abandonnent l’école très tôt, alors que l’instruction est obligatoire sur l’île jusqu’à l’âge de 16 ans.
Le plus souvent, ce sont les échecs accumulés qui poussent ces enfants hors du cadre scolaire. Ils « n’arrivent pas à s’adapter au système actuel. La plupart des enfants non scolarisés ont quitté l’école à cause de leurs échecs récurrents. On les appelle communément les “drop out,” mais selon nous, ce sont plus des “push out.” Rien n’est fait pour aider ces enfants à s’adapter au système scolaire actuel », explique Ismahan Ferhat.
Une formation professionnelle adaptée à leurs cas peut être envisagée mais « cela n’est pas suffisant puisque chaque année, environ 30% des enfants ayant pris part à l’examen du CPE échouent. Sur ces 30%, bon nombre d’enfants ne reprendront jamais le chemin de l’école et se retrouvent dans la rue. Il y a là une situation d’urgence car le développement d’un pays passe par son taux de réussite dans le système scolaire... », insiste la directrice de l’ONG SAFIRE.
Livrés à eux-mêmes, ces enfants finissent par tomber dans le milieu de la drogue, de l’alcool et de trafics en tout genre. Selon les chiffres officiels publiés en avril dernier, 9.286 enfants âgés de 5 à 16 ans, toutes catégories sociales confondues, ne sont pas scolarisés à Maurice, alors que l’âge minimum légal pour quitter les bancs d’école est 16 ans, rappelle Defimédia.