Selon l’économiste mauricien Eric Ng Ping Cheun, les dégâts causés par les inondations meurtrières de samedi, qui ont fait 11 morts à Maurice, s’élèvent à plus de 10 millions d’euros.
En attendant les chiffres exacts sur les pertes essuyées par l’île Maurice après la tragédie de samedi dernier, un économiste local - Eric Ng Ping Cheun - avance une estimation sommaire de l’ordre de 400 à 500 millions de roupies, soit entre 10 à 12,5 millions d’euros.
« Il est assez difficile de faire une évaluation à ce stade », reconnaît l’économiste dans un entretien accordé à Express de Maurice. Selon lui, « le parc automobile a été très touché. Mais les petits commerces qui, pour la plupart, ne sont pas assurés, avaient aussi certainement accusé d’énormes pertes, notamment au niveau de leurs stocks".
« Maintenant, il faut considérer le nombre de jours non travaillés et les services qui ont été affectés et enfin, les dégâts causés aux infrastructures et les pertes subies par les sinistrés, » rajoute encore Eric Ng Ping Cheun.
Les
inondations consécutives à des pluies torrentielles qui se sont abattues samedi dernier sur la capitale mauricienne de Port-Louis ont été dévastatrices. L’île n’avait jamais connu un tel épisode pluvieux.
L’organisme humanitaire Caritas a déclaré sur le Mauricien que l’impact psychologique de ce drame sur la population mauricienne, notamment, ceux ayant essuyé des dégâts, est très important. De ce fait, Caritas Maurice estime qu’il faut réhabiliter d’
urgence les maisons des sinistrés afin que les scènes chaotiques soient moins présentes dans les esprits. Mais pour ce faire, l’organisme explique que les travaux de réhabilitation de chaque maison impactée nécessite environ Rs 250 000 (6 261.44€), un budget conséquent auquel toutes les bonnes volontés doivent contribuer.
Justement, plusieurs institutions financières de l’île ont déjà manifesté leurs intérêts pour venir en aide aux sinistrés, relate le quotidien local. Pour sa part, le Mauritius Commercial Bank (MCB) a déjà versé un dépôt initial de Rs 3 millions (75137.28 d’€) sur le compte Flood Aid que la banque a ouvert après cette tragédie. 300 familles sinistrées bénéficieront de ce premier jet, avec Rs 10 000 (250.46 d’€) d’aides chacune.
De son côté, la British American Insurance (BAI) a annoncé une contribution matérielle d’une valeur de Rs 5 millions (125 228.80 d’€) « pour équiper les maisons des familles sinistrées ».
Airports of Mauritius Co Ltd (AML) a offert le même montant « pour contribuer à l’effort national et venir en aide aux victimes ». Le groupe représentant l’Airports of Mauritius, l’Airport Terminal Operation Ltd et le Mauritius Duty free Paradise Co Ltd, a aussi placé des boîtes de collectes dans les endroits stratégiques de l’aéroport afin que les usagers et les employés puissent à leur tour apporter leurs contributions.
Le ministre mauricien des Finances, Xavier-Luc Duval a, quant à lui, invité les autres firmes de l’île à venir en aide aux sinistrés. Selon lui, l’argent versé par chaque société sera déduit de leur contribution au dispositif « Responsabilité sociale de l’entreprise ». Ce membre du gouvernement a aussi fait appel aux différentes ONG présentes à Maurice pour aider le gouvernement dans le « suivi de la situation », notamment avec la mise en place ce jour d’un comité pour aider les familles affectées par ces inondations.
Et pendant que cet élan de solidarité s’organise un peu partout à travers toute l’ile, le Directeur des poursuites publiques (DPP), Satyajit Boolell, lui, est déterminé à instituer une enquête judiciaire afin de faire la lumière sur les circonstances de la mort des 11 victimes ce samedi là. « Nous attendons le rapport de la police en vue d’enclencher les procédures pour une enquête judiciaire. C’est une procédure normale », a-t-il déclaré sur express.mu.