Après la manifestation organisée samedi, le syndicat des pêcheurs mauriciens, qui réclame une étude des réserves marines de l’île, promet une autre pour dénoncer les accords de pêche conclus avec l’Union européenne.
Ce rassemblement avait réuni notamment les associations pour la protection de l’environnement à Maurice, le mouvement General Workers Federation(GWF) ainsi que le syndicat des pêcheurs. Tous ont uni leur voix pour réclamer une étude sur les réserves marines mauriciennes, lesquelles risquent d’être « dépouillées » par les navires-thoniers autorisés à pêcher dans la zone économique exclusive (ZEE) de l’île, comme le prévoit le nouvel accord signé entre l’Union européenne et le gouvernement local.
Cet accord fixe le quota annuel de ces 86 thoniers senneurs à 5 500 tonnes au total. Le ministre mauricien de la Pêche, Nicolas Von Mally, affirme que cette référence de tonnage sera respectée par les navires mais comment en être sûr s’interrogent le syndicat des pêcheurs. Le mouvement a déploré samedi l’absence de contrôle stricte dans ce secteur.
"Comment être sûr que le taux de 5 500 tonnes ne sera pas dépassé ? Il n’y a aucun contrôle. Si les Européens ne sont pas les seuls à pêcher dans notre ZEE, ils seront toutefois plus nombreux. Et cela, même si, pour les autorités mauriciennes, ces bateaux ne restent pas longtemps dans nos eaux, puisque le thon est un poisson migrateur", a fustigé Judex Ramphul, son président, lors de cette manifestation.
Ce syndicaliste s’indigne par ailleurs que ces thoniers senneurs puissent "pêcher pendant toute l’année sans être dérangés" alors que la "pêche à la senne est autorisée seulement pendant une certaine saison à Maurice ".
La plate-forme ne cache pas son inquiétude quant à l’avenir des lagons mauriciens. Selon elle, un accord doit tenir compte des réserves disponibles ainsi que l’état de ces lagons. Les manifestants souhaitent donc qu’une expertise marine soit effectuée avant de fixer un quelconque quota.
Ils entendent continuer leur mouvement et ont déjà annoncé la tenue d’un nouveau rassemblement d’ici peu jusqu’à ce que le gouvernement local décide de considérer leurs revendications.