Le secteur hydroponique a le vent en poupe à Maurice. Sur l’île, c’est la culture de tomates qui domine le marché, où se côtoient d’autres produits tels que les concombres anglais, poivrons, melons et laitues.
Les Mauriciens sont de plus en plus nombreux à se spécialiser dans l’hydroponie, une technique de culture qui utilise des substances nutritives en lieu et place de la terre naturelle. A l’heure actuelle, le secteur hydroponique est en plein essor à Maurice, où « pas moins de 300 planteurs » s’y adonnent à travers toute l’île depuis la fin de 2012, révèle L’Express.mu.
Se positionnant comme une valeur refuge en ces temps de crise, le secteur hydroponique est largement dominé par la culture de tomates, qui « représente 65 % du marché … (alors que les autres produits tels que les) concombres anglais, poivrons, melons et laitues en constituent le reste », détaille le quotidien en ligne.
L’hydroponie, « c’est un secteur qui attire de plus en plus d’entrepreneurs. Les facilités financières disponibles et l’encadrement offert tirent la croissance vers le haut », explique le chercheur Armoodalingum Ellapen, de la Research Scientist à l’Agricultural Research & Extension Unit (AREU).
A Maurice, la culture hydroponique couvre une superficie totale de 24,8 hectares, ce qui représente 575 unités de serres d’une dimension de 250 à 700 mètres carrés chacune. « Le secteur compte, aujourd’hui, de gros promoteurs qui ont étendu leur business sur 6 000 à 7 000 mètres carrés », poursuit Armoodalingum Ellapen, qui évoque des chiffres provisoires, en attendant de pouvoir chiffrer la production nationale en légumes hydroponiques.
Sur l’île sœur, cette nouvelle technique de culture n’est pas l’apanage exclusif des agriculteurs. « Nous voulions un business parallèle à nos fonctions professionnelles mais s’occuper d’un jardin nécessite trop de temps et d’énergie », témoigne un entrepreneur mauricien, qui s’est mis à son propre compte en se lançant dans la culture hydroponique.
« Le matériel pour la culture hydroponique nous paraissait toutefois dispendieux. Le coût d’implantation pour une serre de 300 m2 tourne autour de Rs 400 000 à Rs 500 000 », ajoute cet homme d’affaires, qui a pu rentabiliser ces dépenses faramineuses, grâce à l’accélération de la maturation des fruits combinée à de multiples récoltes en cours d’année. S’y ajoute un soutien technique de proximité apporté par l’institut de recherche AREU.
« La conception du projet, la formation pour une meilleure gestion de la serre et une bonne utilisation des appareils, et le tout, soutenu par des visites régulières. Quoi de meilleur encadrement pour un entrepreneur qui débute ? », souligne une source auprès de l’AREU.
Côté financement, le secteur hydroponique ne rencontre aucun obstacle majeur et bénéficie d’un coup de pouce des banques. « Du côté des banques, les financements sont à hauteur de 80 %, avec un taux d’intérêt de 7,9 %, sans compter une période moratoire de deux ans. Cela permet donc à l’entrepreneur de souffler sur les deux premières années en ne payant que des intérêts », ajoute l’entrepreneur mauricien.
Pour ce qui est de la rentabilité, la culture hydroponique serait loin d’être décevante. « Si nous nous lançons dans le commerce de détail ou apportons une valeur ajoutée à nos produits pour la commercialisation en supermarchés, le business sera encore plus rentable ».