Un jeune chercheur américain a découvert dans les eaux mauriciennes huit nouvelles espèces de requins, « les unes aussi bizarres que les autres », mais aussi des faux requins-chat.
Huit nouvelles espèces de requins ont été découvertes au large de la côte sud de Maurice, sur une zone située à une semaine de bateau de Port-Louis, selon L’Express de Maurice.
Ces trouvailles scientifiques à faire pâlir de jalousie les autres chercheurs du milieu marin sont à mettre à l’actif de Paul Clerkin, un jeune étudiant du Moss Landing Marine Laboratories, un institut basé en Californie.
Au terme d’une expédition qui l’a mené à plus de 200 km au sud de Maurice, le chercheur américain a réalisé de belles prises, « les unes aussi bizarres que les autres », rapporte L’Express.mu.
Au cours d’une campagne de pêche orchestrée dans les eaux mauriciennes, en mars et avril dernier, il a pris dans ses filets « près d’une tonne de requins et parmi 350 individus, il est tombé sur huit nouvelles espèces jamais répertoriées à une profondeur de 2 000 mètres », relate le quotidien mauricien.
L’étudiant californien est allé fouiller le fond de l’océan, parfois jusqu’à 4 000 mètres de profondeur, soit autour des montagnes sous-marines. Le jeune homme a concentré ses recherches du côté de Melville Ridge, dans le territoire maritime de Maurice. Outre les nouvelles espèces de squales, Paul Clerkin indique qu’il a pêché également au moins 35 faux requins-chats, dont le plus grand mesure plus de 3 mètres.
Alors que les requins sont vus d’un mauvais œil dans l’Océan Indien, ces nouveaux spécimens découverts sur l’île Maurice méritent toute l’attention et doivent faire l’objet d’une protection accrue comme les requins blancs, estime le Dr Dave Ebert, directeur du Moss Landing Marine Laboratories Pacific Shark Research Center. « Les requins blancs sont protégés en Amérique du Nord, ceux-là ne le sont pas car ils ne n’étaient pas encore connus », fait valoir le scientifique sur le site de l’institut de recherche.
Une fois passée l’euphorie de la nouvelle découverte, Paul Clerkin doit procéder à des analyses ADN afin de déterminer « les liens de parenté de ces nouveaux requins avec les squales existants ». De plus, il doit trouver un nom à chacun des nouveaux requins qu’il a pêchés. Le jeune américain affirme qu’il va consulter ses chargés de cours à l’université mais aussi sa mère.
Selon L’Express.mu, la Melville Ridge reste un réservoir scientifique peu exploité à ce jour, d’autant que les requins font mauvaise presse auprès de l’ensemble de l’opinion.
« Les requins demeurent encore une espèce inconnue qui possède une mauvaise réputation mais qui joue un rôle extrêmement important dans l’écosystème marin. La découverte de dizaines de nouvelles espèces par 2 000 mètres de fond autour des monts sous marins au sud de Maurice est la preuve que les océans sont encore inconnus, car nous ne connaissons actuellement que 10 pour cent des espèces qui y vivent, et les requins n’échappent pas à la règle », déclare l’océanographe mauricien Vassen Kauppaymuthoo.
« Il existe, en effet, un écosystème particulier dans les zones bathypélagiques aphotiques, c’est-à-dire des zones situées à plus de 600 m de profondeur et où la lumière ne pénètre jamais, même de jour, avec des animaux dignes des films de science-fiction y compris des calamars et pieuvres géantes de plus de 12 m de long. Nous avons de la chance à Maurice de posséder de telles richesses qui doivent être préservées à tout prix », ajoute Vassen Kauppaymuthoo.
Le scientifique mauricien « déplore toutefois que Maurice n’ait pas cru utile de placer des scientifiques locaux sur les chalutiers croisant dans ces eaux en vertu des lois sur la recherche dans notre Zone économique exclusive », note L’Express.mu.
Source et photo : L’Express.mu